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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 17:27

ECHO DE CH’NORD Poézine gratuit et aléatoire

Trimestriel N°77. Hiver 2015/2016

Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits

Yvette Vasseur. 9, rue de la Gaieté 59420 Mouvaux

e-mail : yvette.vasseur@orange.fr http://yzarts.over-blog.com

Pour participer: envoyer quelques textes inédits (20 lignes max.) + 4 enveloppes timbrées pour les expéditions, ou adresse e-mail.

Le rapport aux armes

Mon père, une fois veuf, avait tendance à raconter ce qu’il avait subi durant la guerre 39-45. A la déclaration de guerre il avait 17 ans. Il aurait dû se rendre et aller en Allemagne pour faire le Soutien au Travail Obligatoire. Mais lui qui avait commencé à travailler l’année du front populaire, n’apprécia guère ce travail obligatoire, imposé à un peuple d’ouvriers qui avait gagné des droits. Il parti, comme beaucoup, sur la route de l’exode. Mais comme il était sans le sous et avait faim, il s’arrêta dans les fermes de la Somme où il travailla comme valet et pu manger à sa faim. Il travailla dans les sucreries, travail déclaré mais saisonnier. Quand il n’y eu plus de betteraves à transformer en sucre, il reçu un document en allemand en provenance de la « commendature » : Il fallait qu’il se rende.

Sa mère veuve vivait à Lille, il ne voulu pas qu’elle soit inquiétée par sa « désertion », alors il prit un train….

Dans le train, les policiers étaient français, à la solde de l’occupant. L’un d’eux le mis en joue, parce qu’il n’était pas en règle…

- Un compatriote s’était cru fort avec une arme.

- Se soumettre pour rester parmi les plus forts.

- Avoir le droit de vie ou de mort sur les autres parce qu’on vous donne une arme.

Il fut conduit et dû fabriquer de l’armement et manipuler du plomb, mal nourrit, il voulu se rebeller et s’enfuir, là encore, il fut rattrapé et mis en joue…

- les armes sont faites pour vous soumettre.

Mon beau-frère a gagné un fusil dans une loterie, il cru bon l’offrir à mon mari. Quand nous avons emménagé dans une petite maison d’angle de rue, il n’y avait guère de jardin où il aurait pu tirer sur des cibles. Il s’est mis à tirer dans les carreaux d’une maison abandonnée située dans une cours derrière chez nous…

jusqu’à ce qu’un voisin vienne lui dire que cette maison lui appartenait et que ses petits enfants allaient y jouer le dimanche… Ce jour là, mon mari était très pâle. Il a pris conscience de sa bêtise…

- une arme peut faire de vous un assassin par inadvertance…

Laissons les armes à ceux qui ont choisi d’en faire un métier : soldats de métier, gendarmes, policiers. Si nous sommes en guerre il faut rétablir la paix sur nos territoires. Il ne faut pas ajouter de l’horreur à l’horreur. Que celui qui en a la vocation s’engage dans l’armée, dans la police, dans la gendarmerie. Il n’est aps indispensable d’imposer le service militaire à des jeunes qui ne se sentent pas concerné par cette notion de « service armé ». Il existe d’autres engagements pour les jeunes :

- le service civil, - le secourisme, engagement dans la Croix rouge ou d’autres ONG de secours à la personne. On peut servir son pays sans prendre les armes…

je suis une femme et je l’ai fait dès l’âge de dix huit ans en participant et aidant des jeunes qui faisaient leur service civil à une époque où toute publicité sur l’objection de conscience était interdite. Plus tard j’ai travaillé au sein de la Croix rouge… C’est mon humble avis sur ce sujet… à vous de faire le votre. YZA le 22/11/201

LE MONDE CRAQUE

Le monde craque ainsi que banquise au printemps

Emportant brusquement, de maelströms étranges,

Les grands pans lézardés d’un bonheur sans mélange.

Les bulldozers se font les complices du temps

Pour nous spolier des lieux où nous fûmes enfants,

Où nous avons aimé celle qui fut un ange.

C’est la neuve saison et notre monde change

Et nous laisse pantois dans l’inconnu béant

Créant de nouveaux dieux dépourvus de légendes

Auxquels nous croyons moins, pareils à des jouets

Incapables d’aider à percer les secrets

Du monde mystérieux que nulle propagande,

Nulles complications, chéries des techniciens,

Ne peuvent rendre moins hostile au faible humain.

Paul Bensoussan (inédit)

Noël la paix entre le ciel et la terre

Noël la fête des enfants

Où rayonnent les visages charmants

Noël vient réchauffer la terre

Avec ses torrents de merveilles

La paix revient chaque année

les plus beaux rêves

Les sourires sont sur les lèvres

La poésie enflamme l’univers

Noël ce sont les larmes du bonheur

Quand le soleil renaît dans les cœurs

Nos âmes s’habillent de lumière

Sous la neige immaculée si belle

Noël de paix et d’espérance

Transforme la beauté en quête de sens

La fraternité sous le ciel de l’innocence

Fait vibrer les cœurs au milieu du silence

Noël c’est à chaque fois

La prière des hommes qui s’élève

Par la résonance de l’amour sur la terre

Qui se répand en perles divines sur l’univers

Eva Borgus

Le Rêve et le Réel

Rien ne se passe jamais comme on voudrait !

Sans cesse, la vie se plaît à faire des pieds-de-nez.

Seul l'ordre des jours est invariable dans ce temps qui nous dépasse. La fin des chansons passe avant leurs débuts. Minuit à la place de midi !

Quand on est petit, cela contrarie fort.

En grandissant, on se détache de plus en plus des faits et des événements quotidiens. C'est comme si on se barricadait à l'intérieur de soi-même pour laisser les années sur le seuil !

C'est rare que nous soyons satisfaits pleinement par tout ce qui arrive tous les jours. Les choses se déroulent comme les rivières que l'on ne peut scinder en morceaux.

De la veille au lendemain, pas de cassures, d'arrêts prolongés, de pauses qui nous permettraient de répondre à tant de mystères jamais élucidés !

Dans les rêves on peut connaître la réalisation la plus proche De nos désirs et projets les plus divers.

Mais la réalité bafoue

L’onirisme …

Ainsi va le monde !

Brigedouce

Le poème est chose

Si délicate

Qu’on ne saurait

Trop Modestement

L’aborder

Il faut beaucoup

De simplicité et de candeur

Pour écrire un vers

Neige

Nous ne sortons pas indemnes

De ses lents versets

Écrits à l’encre vive du marais.

Le sommeil embrume notre mémoire

Et il nous faudrait maintenant nous blottir

Contre les racines chaudes de sèves et de promesses,

Ne plus faire qu’un corps,

Qu’une étreinte

Et dormir,

Rêves mêlés,

Comme le font les bêtes

En manque d’été.

Gérard Cousin

Égarés dans les pénombres

D’une chambre à coucher

Où les fantômes épatants

Suintent des murs

L’enfant reconnaît les visages

De ces aïeux

Délabrés dans les sphères Immortelles.

Walter Rulman

Je vivrai par-delà la mort,

Je chanterai à vos oreilles

Même après avoir été emporté,

Par la grande vague de la mer

Jusqu’au plus profond de l’océan.

Je m’assiérai à votre table

Bien que mon corps paraisse absent,

Je vous accompagnerai dans vos champs,

Esprit invisible.

Je m’installerai avec vous devant l’âtre,

Hôte invisible aussi.

La mort ne change que les masques

Qui recouvrent nos visages.

Le forestier restera forestier,

Le laboureur, laboureur,

Et celui qui a lancé sa chanson au vent

La chantera aussi aux sphères mouvantes.

Khalil Gibran

Au-delà des océans et des terres

Il y a un monde de sable

Une terre chaude

Où le jour se perd

Dans les songes du désert

Un aigle plane

Dans cet océan bleu

Les ailes étendues

En plein soleil oublié

Telle une crucifixion

En lumière

A chaque pas

Le vent roule

Le miroir des oasis

Et dissout

Les papillons sur mon front

Le désert s’étend en moi

Vaste comme la douleur

Paisible comme l’ondée du silence

Michelle Hourani

JE RESTERAIS QUAND MEME

Si on me fait plier

Sous le poids de leur joug

Exigeant la génuflexion

Des esclaves

Je ne céderais pas

Je jure

A leur désir fou

Même si comme un chien enragé

On m’entrave

En moi L’essence de la Liberté

Ferment germe éclos

Devient la plus belle des fleurs

En moi Le sang chaud des purs sangs arabes

Chante bouillonne dans mes veines

Mes artères et mon cœur

Qui êtes vous pour asservir

Mon âme si fière

Je suis ce que vous êtes

Corps, âme, esprit et nerfs

Pourquoi, devrais-je soumise

Servir de siège

A vos idées chimériques

Au poids de liège

Courrez toujours

Ma foi est inébranlable

Ma décision de fer

Je veux vivre

Survivre ne m’intéresse Pas

Je vous aurais un jour

Et vous jetterais bas !

Il ne vous appartient pas

De mâter mon âme

Il ne vous appartient pas

De me couvrir de blâme

La liberté hante mes désirs

Et mes gestes

Elle m’habille et en amour

Elle se manifeste

Je survivrais

Dans les yeux des enfants heureux

Dans le cœur extasié

Des jeunes amoureux

Je hanterais vos esprits

Comme une fée sacrifiée

Pour avoir touché

A ma vie sans vous méfier.

Fatima Lazri

On te fera porter le fardeau de quelqu’un d‘autre

L’origine de tes douleurs ne sera pas comprise par l’équité, la justice...

Dans le futur, tu seras accusé indépendamment de ton passé!

Il y en aura qui voudront profiter De ta vulnérabilité… de tes rébellions contre les injustices…

Quant à ton père porte-faix de violence

Subira la peine de ses grossièretés

En restant seul et sans personne

Malgré toi... L’origine de tes douleurs ne sera pas comprise par l’équité, la justice...

Dans le futur, ceux qui t’accuseront indépendamment de ton passé T

e feront porter le fardeau de quelqu’un d‘autre!

Üzeyir Lokman ÇAYCI

La part du vent

Dans la folie des hommes

La part du feu

Dans leur quête d’amour

La part de l’eau

Dans le baptême des corps

La part de l’Ange

Dans le meurtre avéré

La part du sang

Dans l’espace recraché

La part de l’ogre

Dans la curée des dieux

La part de l’ombre

Dans le silence enfin…

YZA 17/11/2015

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