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22 janvier 2009 4 22 /01 /janvier /2009 16:59

ECHO DE CH’NORD

Poézine gratuit et aléatoire

Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits

yvette.vasseur@orange.fr

Pour participer: envoyer quelques textes inédits (20 lignes max.)

 

 

 

L’honneur de vivre

Que dire à un jeune d’aujourd’hui ?

 

Quand on a connu tout et le contraire de tout

Quand on a beaucoup vécu et que l’on est au soir de sa vie,

On est tenté de ne rien lui dire,

Sachant qu’à chaque génération suffit sa peine ;

Sachant aussi que la recherche, le doute les remises en cause

Font partie de la noblesse de l’existence

 

 

Pourtant je ne veux pas me dérober

Et à ce jeune interlocuteur je répondrai ceci,

En me souvenant de ce qu’écrivait un auteur contemporain :

« Il ne faut pas s’installer dans sa vérité,

Et vouloir l’asséner comme une certitude

Mais savoir l’offrir en tremblant comme un mystère »

 

A mon jeune interlocuteur,

Je dirai donc que nous vivons une période

Où les bases de ce que l’on appelait la Morale

Et que l’on appelle aujourd’hui l’Etique,

Sont remises constamment en cause,

En particulier

Dans les domaines du don de la vie,

De la manipulation de la vie

De l’interruption de la vie.

 

 

Dans ces domaines

De terribles questions nous attendent dans les décennies à venir

 

Oui nous vivons une période difficile

Où il est question de droit et jamais de devoir

Et où la responsabilité qui est  l’once de tout destin,

Tend à être occultée.

 

Mais je dirai à mon jeune interlocuteur que malgré tout cela,

Il faut croire à la grandeur de l’aventure humaine.

La vie est un combat.

Le métier d’homme n’est pas facile.

 

Ceux qui vivent, ce sont ceux qui se battent.

Il faut savoir,

Jusqu’au dernier jour,

Jusqu’à la dernière heure,

Rouler son propre rocher.

 

Il faut savoir

Que rien n’est sûr

Que rien n’est facile,

Que rien n’est donné

Que rien n’est gratuit

Tout se conquiert, tout se mérite.

Si rien n’est sacrifié, rien n’est obtenu.

 

Je dirai à mon jeune interlocuteur

Que pour ma modeste part,

Je crois que la vie est un don de Dieu,

Et qu’il faut savoir découvrir au-delà de ce qui apparaît comme l’absurdité du monde,

une signification à notre existence.

 

Je lui dirai qu’il faut trouver à travers les difficultés et les épreuves, cette générosité, cette noblesse, cette miraculeuse et mystérieuse beauté éparse à travers le monde, qu’il faut savoir découvrir ces étoiles, qui nous guident où nous sommes plongés

Au plus profond de la nuit,

Et le tremblement sacré des choses invisibles.

 

Je lui dirai que tout homme est une exception,

Qu’il a sa propre dignité

Et qu’il faut savoir respecter cette dignité.

Je lui dirai qu’envers et contre tous

Il faut croire en son pays et en son avenir.

 

Enfin je lui dirai

Que de toutes les vertus

La plus importante, parce qu’elle est la motrice de toutes les autres

Et qu’elle est nécessaire à l’exercice des autres, de toutes les vertus, la plus importante me parait être

le courage, les courages,

Et surtout celui dont on ne parle pas

Et qui consiste à être fidèle à ses rêves de jeunesse.

 

Et pratiquer ce courage, ces courages,

C’est peut-être cela « l’honneur de vivre »

 

 

Hélie de St Marc

 

 

 

 

 


 

 

 

 

Un poème trop vite publié est voué à l’échec

Si tu écris un poème

Jette tous tes miroirs par la fenêtre.

 

Nul besoin d’apparence

Pour gagner la rive de l’autre

Où les regards deviennent transparents,

Chargés de signe

Pour donner du large

Et échapper à toutes les formes d’urgence

Qui empêchent l’homme

De cristalliser son regard.

 

L’autre, ce frère lointain,

Trop longtemps méprisé, oublié !

Lui seul existe, qui nous écoute et prends soin de nous,

Pendant que nous dormons.

 

Chaque livre écrit

Est une bouteille jetée dans les terres

Qui viendra la repêcher ?

 

Dominique Cagnard

 

 

 

 

 

L’autre, altérable comme nous,

Secret, habité d’entrailles et de souvenirs,

Serre notre main dans sa main chaude,

Et quelque chose vous unit soudain :

Certitude de vivre ensemble

Dan le même mince repli du temps

Sur le même point de notre planète.

 

Une force à deux ? Peut-être une tendresse.

 

Quelquefois le plaisir,

Qu’un arbre sente bon,

Et qu’une parole commune

Puisse le dire.

 

Marie-Claire Bancquart

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De passage

 

Marcher contre le vent

Sans chercher à guérir

Sous l’œil méprisant

Tenter de bien vieillir

 

En blindant sa pauvre âme

En glissant les verrous

Car le cœur qui se pâme

Se meurtrit sous le joug

 

Je n’ai jamais vécu

Pour mon honneur perdu

Pour ne pas déranger

 

Vous ne me verrez plus

Hier je me suis tu

Demain…je vais passer

 

Marie-Pierre Verjat-Droit

 

 

 

 

Nous apprenons l’effort à l’enfant,

Il nous apprend l’acte d’abandon qu’on appelle la grâce. Nous lui révélons les complications de la civilisation, des rapports humains, il nous rappelle la simplicité des commencements.

 

Jean Guitton.

 

 

 

Je ne vois que cet enfant blessé

Sur la page du journal

Ses yeux noirs immenses

Si intenses sous le bandage blanc

Qui m’empêcherait de parler de lui

Malgré ses cris guerriers qui retentissent

Malgré ses ravages follement brutaux

De la fausse parole partout

Voilà tout le sentiment là

Voilà tout ce quotidien d’une abomination consentie

Et l’effrayante banale injustice

Frappant le plus faible et le plus innocent

Au nom de quel Dieu

Un homme oserait s’avancer dans le prétoire.

 

Gérard Lemaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A Claude Nougaro

 

Noue tes lacets de mots

De rythmes et de tempos

Le carquois de ta bouche

Tire des flèches qui font mouche

 

Noue garde bien au chaud

Tes phrases sans trémolo

Roulant comme cailloux de Garonne

Dans la salle où elles résonnent

 

Nougaro rage en poèmes de jazz

Toujours de l’eau dans le gaz

Entre New-York et Paris

Toulouse arbitre ton pari

 

Entre Nougayork et Nougaro

Le blanc le noir ont la même peau

Celle couleur des touches de piano

Mettant tout le monde d’accord ou KO

 

Gilbert Marquès

 

 

 

L’heure de gloire

 

L’horloge sonne minuit

C’est hier ou aujourd’hui ?

Est-ce ce soir ou demain ?

Il est beau ce refrain

Quand le rêve et la vie

Se saoulent et s’extasient

Pour un crayon qui décrit

Le silence de la nuit

Il est beau ce refrain

Quand le jour et la nuit

Se rencontrent à minuit

Pour prédire aux humains

Ma gloire du lendemain.

 

Michelle Accaoui Hourani

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maman me souviens plus

 

Maman, te souviens-tu ? Moi je ne sais plus rien :

Peux-tu me rappeler le nom de mon vieux chien

Qui venait me chercher au retour de l’école,

Courant à travers près parmi l’herbe frivole ?

 

Je ne retrouve plus mes jeux et mon damier,

Mon cheval de carton dormant sous le pommier,

Mes livres, mes cahiers, mes collections de fèves…

Toi, saurais-tu me dire où j’ai rangé mes rêves ?

 

Maman, reviens m’aider ! J’ai perdu mon chemin

Dans le fil de mes ans égarés vers demain ;

J’ai toujours peur la nuit, mais en vain je t’appelle

A mon chevet désert où le noir me harcèle.

 

Maman, me souviens plus où j’ai mis le bonheur,

Mon petit poêle éteint ne fait plus de chaleur

Et se glace mon cœur quand l’étreint le silence

Maman, me souvient plus des rires de l’enfance.

 

Michel Mulot.

 

 

Rêves & lambeaux

 

Tu passes tes larmes à gauche

Ma p’tite poupée maladroite

& t’as cassé tout ce que j’ai touché

 

T’as laissé tes poings en suspension

& t’as pris les clés de Damoclès

En lui claquant la porte au nez

 

C’est passé comme Electre à la poste

Quatre hivers par saison, sept semaines par jour

& le temps qui recule pour mieux sauter

 

Y’avait des corps à corps saturés

Sur nos guitares qui se fanaient

& des cafards dans les plaies du hasard

 

J’ai récupéré les lambeaux de tes souhaits

& j’ai allumé des feux follets

Dans le cimetière de nos amours

 

Je rêvais naguère comme à la guerre

Qu’on pouvait rêver d’autre chose que d’amour

Mais l’utopie se craquelle sous le poids de tes yeux

 

L’utopie se craquelle sous le poids de tes yeux.

 

Laurent Santi

 

 

 

 

 

 

Les lèvres de Hong Le

 

Des lèvres qui avaient gouté trop de confiture à la menthe

Et qui avaient sucé un peu trop de concombres

Des lèvres peintes d’un rouge pomme d’amour

Qui avaient bien des histoires de ce genre à conter

Des lèvres qui ourlaient juste ce qu’il fallait

En baisant le bord d’un verre de cognac

Des lèvres qui goutaient la neige qui fondait

Et goutaient à leurs commissures

J’ai baisé ces lèvres

Peintes d’un rouge à lèvres couleur pomme d’amour

J’ai gouté la confiture à la menthe

A même ces lèvres qui s’ourlaient autour de mon concombre

Qui fondait dans sa bouche

Et gouttait aux commissures de ces lèvres

J’ai baisé ces lèvres

 

Erich Von Neff

 

 

 

 

Photographie

 

On dirait sur les flots l’image d’un mystère

Des branches alanguies se mêlant à la mer…

Un soleil jaune et pâle, au large, se mourant

Et, harmonie légère, la beauté de l’instant !

 

Sous les cieux orangés où mon  âme s’égare,

Les reflets cristallins de l’eau sont le miroir

Où perce quelque chose de Divin et de grand ;

Et j’aime à contempler leurs feux déliquescents

 

Gérard Mozer

 

 

La poésie du rail

 

La vie, parfois sévère, peut être aussi jolie,

A travers un regard, une photographie…

 

Et si c’était cela, simplement, être sage,

Quelquefois méditer, contempler une image,

 

La lueur orangée d’un beau soleil couchant,

Les couleurs roses et bleues, et jaunes, défilant…

 

Puis se laisser bercer au fil des paysages

Dans ce ronronnement du merveilleux voyage !

 

Gérard Mozer

 

 

 

Cirque marin

 

Les poissons volent dans les vagues

Jonglent avec la lumière

Nacarat de coraux

Ludiques acrobates s’élancent

Dans le scintillement des étoiles

 

La sieste

 

Sur le drap de seigle

L’indigo du ciel

L’été dort

 

 

Les volcans

 

Ils expulsent

La force de la terre

Haleine soufre des fumerolles

Pourpres veines de la lave

Consternation des blés

Sur lesquels s’abat

Le vol de cendre du volcan

 

Dont une forêt éclora

 

 

En Guyane française

 

Une mer presque immobile

Que tracte un rocher

Une tortue luth

Eclabousse la grève.

 

Béatrice Gaudy

 

Cris

Rémouleurs, rémouleurs !!!

Faut pas avoir peur madame, on est chrétien aussi,

Donne moi ta main belle dame, ta ligne de vie est formidable !!!

Oyez, oyez, braves gens

Venez voir les saltimbanques,

Les singes savants, les ânes qui comptent avec les pattes, les contorsionnistes

Tout ça sur la même piste

Les gitanes vendant des torchons et des serpillères

Paniers d’osier et leur mystère….

Sont restés coincés

Dans les soufflés

De l’accordéon

Rue de la monnaie….

 

Yvette Vasseur

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