ECHO DE CH’NORD ECHO DE CH’NORD
Printemps 2003 N° 23
Poezine gratuit et aléatoire
Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits
Yvette Vasseur. 9, rue de la Gaieté 59420 Mouvaux
e-mail : yvettevasseur@wanadoo.fr
pour participer: envoyer quelques textes inédits (20 lignes max.)
+ 4 enveloppes timbrées pour les expéditions, ou adresse e-mail.
Que dire de l’histoire humaine ?
User d’assez d’arguments pour
Apprendre à vivre sans tuer
N ul ne peut affirmer et
D ire comment faire !
L es générations futures
E tourdies par leur nombre
S ouffriront de leur choix
H omicides interdits mais
O bsessions des pouvoirs seront
M enaces fratricides
M enaces bien lucides qui
E crasent l’espoir de quelques
S ages qui gouvernent
V ouloir vivre est-ce
I nterdire de penser autrement ?
V ivre peut se concevoir sans violence :
R éaliser le destin des peuples,
O uvrir la voix de la justice,
N ier l’utilité des armes,
T enter la pacification
D urable des gouvernements.
‘
A nnihiler les armements
M oderniser la diplomatie
O uvrir les esprits sur les nécessités
U rgentes d’aides aux populations.
R égler son compte à la guerre !
Yvette Vasseur, fèvrier 2003
Merci à
Tous ceux qui ont répondu à TRIBUNE LIBRE (texte et questions que j’ai diffusées sur Internet et dans le courrier aux amis) les réponses de soutien me confortent dans l’idée de continuer cette feuille volante même si sa gratuité et sa futilité dérangent certains.
à
Tous ceux qui ont acheté ou échangé mes recueils PARCOURS URBAINS et COULEURS publiés en un seul petit livre publié à compte d’éditeur par un éditeur revuiste, qui ne m’a rien demandé, qui sait que je publie gratuitement.
Mais qui a, lui, besoin de vendre ses livres pour que dure l’aventure éditrice engagée auprès du public de ceux qui aiment lire et écrire librement.
Ce petit livre vaut 6 euros, vous pouvez me le demander ou vous approcher de l’éditeur pour connaître ses productions
LA PLUME EDITIONS
Directeur de publication : Daniel Meunier
235, Allée Antoine Millan Bât C
01600 TREVOUX
http://monsite.wanadoo.fr/LAPLUMEEDITIONS
e-mail : laplume-editions@wanadoo.fr
******************************************************************************************
Du 13 au 16 mars c’est, en France, le PRINTEMPS DE LA POESIE
Profitez-en pour participer à des actions dans vos villes et vos villages, tant que vous le pouvez.
(A Roubaix Tourcoing est « tombé » l’Association des Maisons de l’Enfance. Elle existait depuis près de quarante ans. Elle accueillait les enfants de 3 à 12 ans et regroupait des associations de quartier susceptibles de créer des animations
Cet association était financée par la CAF, les collectivités locales et les associations d’émigrés qui finançaient le soutien scolaire aux enfants de leurs ressortissants. Le déficit de cette association est trop important. Qui prendra le relais ?)
EXPRESSION
Dans le magma des planètes et des livres
Je vais vers toi
Ô cible de l’intouchable
Ô sommet irradiant
Ô Justice
Je te cherche les yeux fermés et la bouche close
Tu es la divine Expression
Tu serais ma délivrance
T’invoquant encore dans le dernier souffle
La seule buée encore naissante
Je te vois régnante au-delà de mes gestes
Jusqu’à ce qu’un ciel mort me recouvre.
Gérard Lemaire
(Concremiers)
Vivre coûte que coûte, vivre, livrer bataille ;
Exister seulement…par épouvantement
De n’être que soi-même, de n’être que l’enfant
Dont se heurte le cœur aux plus hautes murailles.
Amis, connaissez-vous la triste mélopée,
L’églogue usées des jours, écumantes d’ennui,
Celle qui brûle en moi, lente et désespérée,
Avec son chariot lourds de peines, d’agonie ?
Encore un jour, encore, avant qu’il soit demain,
Perdu résolument dans la nasse du temps.
Existerait-il donc en quelque obscur néant
Un effroyable Dieu pour qui l’homme n’est rien ?
(Taland)
SOMME TOUTE
L’homme n’en sera un, digne d’humanité,
Qu’après avoir gommé sa fausse vérité,
Et sa sérénité d’orgueilleuse fierté,
Avec des à-côtés d’étrangeté en somme.
Des siècles passeront, en aura-t-il assez ?
Avant que le dernier de ceux qui sont sensés,
N’ait rejoint ceux qui sont tout à fait trépassés,
Sans avoir décelé le coup qui les assomme.
Probablement que non : il serait surprenant,
Le temps étant compté même au premier venant,
Qui voudrait s’envoler vers son ciel maintenant,
Qu’il puisse améliorer les idées qu’il consomme.
Lorsque l’être n’est plus, il rejoint le non-être,
L’esprit pur absolu, n’ayant jamais été
C’est alors seulement qu’il est en sainteté,
N’ayant plus de défaut réel à se permettre !
André Pagès
(Morières les Avignon)
Parfois les pensées se révoltent
Sur des événements glacés
Dans la cascade des temps
Témoignage des erreurs
Transparence de nos rêves
Sécheresse des moments perdus
Galerie de mes années naufragées
Risque de sentiments brûlés
Aux ailes de soie du soir
Les gerbes de la douce lumière
Naissent à la première confession
Se transmuent comme en discours
Polyphoniques du texte de la vie
Mais bientôt j’entends
Seulement des voix blanches !
Nadia-cella POP
(Brasov, Roumanie)
Des poteaux se dressent en cercle
Scandent l’espace d’êtres tronqués
Qu’on peut activer et désactiver
Leurs organes génitaux sont déformés
Des fils électriques les bouclent
Prison à haut voltage !
Des dobermans patrouillent
A l’extérieur il y a des panneaux :
Propriété du gouvernement US
Camp N° 15748
Accès surveillé
On vous regarde
On vous observe
Eric von Neff
(San francisco)
l’élixir du couchant aux ivresses létales
nous délivre à jamais de mortelle prison… ! !
la ciguë est le vin du Sage
et le Temps celui du Poète
l’enivrant jusqu’à désécrire
les Hauts Mémoires de l’Oubli…
Souvenirs gris aux échos stridents.
Le sucresoleil caramélise dans le vinaigre
Du ciel pointillé par les vautours
Curant la charogne pourpre de nuages
Qui épointent les flèches des cathédrales
Dieu s’étant enfui d’horreur
Devant la bassesse des croyants.
Temps de toutes les démences – mais
La Sagesse de l’esprit suscitera
la Fin des Temps…
Christian Bouchain
(Epinay sur seine)
( extrait de « Démence des Temps », recueil inédit)
MORT - VIVANT POUR… RIEN
J’ai mal au spleen de mes oublis
Les roses rouges ont tant langui
Sur les tombes de ces morts pour rien
Que leurs pétales en chutent de tristesse
Et même si les pûtes roulent des fesses
Je n’ai plus envie de leurs regards de chien
Les femmes m’ont tant bu que je suis asséché
Comme une vielle pomme bouffées de rides
Au cœur de caillou aux tripes de pierres
Je ne sais pas pourquoi je ne sais pas aimer
Et je me suis vendu au marché des dupes
Pour n’être plus complètement solitaire
Me voilà devenu marchand de nuages
Pour que d’autres plus cons puissent enfin rêver
Ne pensent plus à cette vie triste à chier
Pour qu’un instant ils se croient sages
Sans pour autant que leur avenir achevé
En fasse autre chose que des merdes à piétiner
J’ai vu trop de seins de sexes et de culs
Pour n’avoir pas succombé au vice au plaisir
J’en suis presque resté…matérialiste
Et j’ai paumé mes morts sur trop de pistes
Pour les retrouver même dans mes souvenirs
J’ai mal au spleen de mes oublis enfin vaincus
(Aussonne)
DANSEUR EXTRA TERRESTRE
Quand tu balances tes hanches
Sur les ondulations de l’insouciance
C’est l’éternité qui s’déhanche
En bousillant des amplis
Contre le fer gelé de mon silence.
Ma tête de givre sur la candeur de ton épaule,
Fond cumulée à la fonte des pôles.
Cette perle de sueur qui naît
Sur les frissons de ta nuque es t le reflet
D’une complexe planète,
Poussières de comètes
Patiente et tenaces à créer une place
Dans un segment de l’univers.
Les sunlights incandescents
De tes yeux bleus verts
Ralentissent le flux de mon sang
Et je craquelle comme un puzzle éparpillé
Sur cette piste aux étoiles,
Moi astéroïde intersidéral
Qui traverse danseur en apesanteur,
Le temps d’une danse
L’étincelante survivance
Des vulnérables beautés de ta galaxie.
(Gueugnon)
L’INSTANT
C’est le soleil, le soir
Qui tombe dans la mer
Et nous laisse entrevoir,
Au crépuscule, le rayon vert.
C’est tes yeux dans mes yeux,
Entrouvrant la porte de nos âmes
Qui nous conduisent vers les cieux,
Où le paradis nous enflamme.
C’est aussi…l’oiseau qui, le matin,
Lorsque tout dort encore…dans ma rue,
Vient se poser sur mon balcon…et à ma vue
S’envole…sentant venir mon geste câlin.
Le vieillard…à cheval sur sa chaise,
Près de la maison…sentant mon ennui,
Levant les yeux, qui me dit, épanoui
« Vis…pour illuminer ta vieillesse ».
l’instant…c’est ce pas en avant,
Qui, chaque seconde…chaque moment,
Nous conduit…vers notre destin,
Fait des joies et des peines au quotidien.
(Canejean)