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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 17:37

ECHO DE CH’NORD      ECHO DE CH’NORD

Printemps 2005

Poézine gratuit et aléatoire

Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits

N°31 printemps 2005

Yvette Vasseur. 9, rue de la Gaieté 59420 Mouvaux   e-mail : yvettevasseur@wanadoo.fr

 pour participer: envoyer quelques textes inédits (20 lignes max.)

+ 4 enveloppes timbrées pour les expéditions, ou adresses e-mail

 

 

 

Attention au « Craou » ! *

 

Comment savoir dans quelle mesure

Et dans quelles proportions durables changeront les choses ?

Le printemps ?

Que ce soit celui de la nature ou que ce soit celui des cœurs et des amours

A replanter, à rempoter, à tailler pour la pousse et aérer ;

Comment être sure de quoi que ce soit ?

 

Ici les oiseaux,

Ceux venus de la mer comme les mouettes,

Ceux qui ont toujours été là comme les pigeons,

Moineaux et étourneaux,

Font des balais, envahissent le ciel entre les tours

Le matin après les tempêtes de vent

 Ou après la neige tombée à l’aube.

Benjamin descend et nous rappelle sur l’interphone

Pour nous dire de faire attention si l’on sort,

La neige glisse

Et à cette heure nous n’avons pas encore ouvert les tentures.

 

Nous restons là, en pyjama, les cheveux en bataille,

« Le Craou » sur les bras :

Tout semble tourner autour de lui,

De change en change, de biberon en biberon,

Son sourire nous rassure, ses menottes marquent la cadence,

Donnent du rythme à la vie,

Son visage, rond et rigolard, fait naître la bonne humeur.

Il s’en va, galopant à quatre pattes dans l’appartement,

Nous suivant ou nous précédant

Et son babil déclanche nos rires et nos marques d’affection.

 

Au-delà des intempéries des orages de nos vies

Qui flouent et nous désespèrent,

Il est le point de ralliement d’une conscience collective,

Le point d’orgue de notre cohésion familiale

Le soleil de ce printemps à venir !

Yvette Vasseur

  • « Craou » est le surnom de mon petit-fils Matteo

 

Hommage à Georges Piou

 

Georges est décédé le 27  février 2005 au soir, entouré de sa Famille, c’était dimanche,

 Il souffrait d’une longue maladie qui lui a volé la vue et l’ouie et la possibilité de se nourrir normalement. Il avait 85 ans,

Je le connais depuis 1990, je l’ai rencontré chez lui en juillet 91. je garde de lui et d’Alberte, son épouse, un souvenir ému et plein d’enseignement sur la joie de vivre, la franchise et sur le désir d’éternelle jeunesse d’un homme qui eu 8 enfants et beaucoup de petits enfants.

Il fut un homme engagé, véritable Don quichotte des temps modernes, tant par sa revue de poésie « Poétic7 » qu’il a tenu de nombreuses années, que par son appartenance au mouvement libertaire et pacifiste de sa région.

Et je souhaite à tout homme de pouvoir dire, à son heure dernière, avoir eu une vie aussi bien remplie.

La maison de Georges

Juillet 1991

Dans la maison de Georges, un petit chien blanc vous tourne autour et jappe pour vous accueillir tandis que le chat prend la pose, impassible, cent yeux de chats vous scrutent dans l’immobilité de leur posture.

 

La vie coule doucement au milieu de cette présence et de celle des livres, des tableaux, des sculptures qui envahissent la maison.

Les jours d’été, sous la véranda, on entend crépiter la machine à écrire. Edith Piaf ou Pavarotti tournent sur le pick-up

Les enfants, les petits enfants, sont toujours présents ...Le téléphone est partout.

Le week-end les ramène les uns après les autres, la maison se remplit des petits cousins qui jouent ensemble au baby-foot ou dans les herbes du jardinet.

Alberte prépare des pizzas ou des tartes aux oignons, écrit les adresses du nombreux courrier et tricote sous l’auvent de la cour…

On parle d’un fils à Lorient, d’amis au Sable d’Olognes…

 

Georges est un fou amoureux de la vie,

sa porte est toujours ouverte aux poètes et aux « fêlés » de toutes sortes !

Yvette Vasseur

 

 

Hommage de Marie Andrée Balbastre

 

Quand nous avons quitté Nantes en 2003, il était en bonne forme, il participait aux réunions poétiques que j’organisais avec son nœud papillon, et déclamait avec humour des poèmes de paix ou d’amour… on peut dire qu’il est resté valide presque jusqu’au bout, son visage n’avait pas changé : toujours le sourire ! Nous ne pourrons pas l’oublier en ces temps ou tellement de gens sont moroses…

Merci Georges pour ta bonne humeur, ton analyse si juste de la société, et ce combat mené toute une vie contre la guerre, l’oppression, la misère…auquel adhéraient les lecteurs et les poètes de Poétic 7.

Berceuse pour Nathalie

 

La tendresse est lovée au creux de ce berceau.

Bientôt tu comprendras sous ton front innocent

Qu’il suffit d’un sourire pour désarmais les sots.

Tu verras s’amasser la poussière du temps.

 

Laisse à dieu seul le soin de juger les hommes…

Les Judas obstinés ont-ils jamais compris

Comme il est doux d’aimer  et qu’il faut faire la somme

D’un peu de charité face à la Tyrannie !

 

Ne sois lasse, pourtant, de croire et d’espérer

Ce monde m’apparaît, à travers un regard,

Fragile, infiniment, parmi l’ombre du soir.

Emplis ton jeune cœur d’une large bonté

 

Mille feux rougeoieront, demain sur la vallée…

 

Gérard Mozer

 

La lumière de la neige

 

Illuminait ton visage

D’une douceur de nuit

Tu marchais à pas blancs dans la ville

Le grain du silence

Avait l’éclat du sommeil

Et le ciel si proche

Qu’il suffisait de tendre le bras

De renverser ton visage

Lèvres avides d’étoiles

Pour l’embrasser

Tu marchais à mots nus

Sur des pages d’avenir

Force et paix sous le saule

Et les sapins s’ébrouant de neige

Une très douce vie

Palpitait dans ce rire en flocons

 

Béatrice Gaudy

« Les semailles de l’aube »

Quelles images,

Quand la mémoire ausculte

Les premiers coups du cœur ?

 

Un bébé s’éveille, plein ciel

Dans un repli de dune

Que bercent chênes-lièges, mimosas.

 

Mes tendres joues d’enfants

Livrées à ce grand-oncle

Moustache  perçante comme poinçons,

Pommettes tranchantes tels des rasoirs.

 

L’innocence intriguée

Par les attributs de gens en uniforme :

Personnages cousus de gros fil

Hoquetant comme sur films

Burlesques noirs, blancs,

Le tambour du garde champêtre roulant

Dans la sacoche du facteur.

 

Jacques Canut

« Maison de Je »

 

Quels chefs-d’œuvre pour ce monde

Désorienté du beau ?

 

Accuser la fatalité, autrui

Ou soi-même ?

Ecouterai-je un chant

Qui mène à la Mort ?

 

Pose-t-il les bonnes questions ?

Accordez- lui la confiance de le croire

Le poète traite avec l’éternité.

On le laisse vieillir sur sa montagne.

 

Jacques Canut

« Tri »

 

 

 

 

Un coin de ciel

 

De mon logis (porte de droite),

J’ai bien du mal d’apercevoir,

En haut d’une cour trop étroite,

Un coin de ciel, comme un mouchoir.

 

Tel un soleil qui perd la tête

A danser sur l’ombre du toit,

J’ai voulu faire la conquête

D’un coin de ciel trop loin pour moi.

 

Interrogeant les lois astrales,

J’ai jeté des « pourquoi ? comment ? »

A la face pure et brutale

D’un coin d ciel indifférent.

 

Pas de réponse à mes alarmes.

Un beau jour je finirai bien

Par insulter, à bout de larmes,

Un coin de ciel…qui n’y peut rien.

 

Marie-France Cunin

« A cloche-Cœur »

ELAN

 

Je connais un homme

Habillé de silence.

Comment le faire parler ?

 

Tu vas le dévêtir, l’aimer, le décrYpter.

 

C’est ta peau sur la mienne

Qui pourra dessiner

Une ode araméenne

Sur nos grands draps froissés

.

Monique Coudert

« la petite fille et le sculpteur »

 

 

Nous pourrions être autres,

A jamais séparés

De ce qui sans cesse

Nous déchire

Et nous coud dans sa trame mauvaise.

 

Dès lors, le silence – sa foudre qui divise

Ce que les origines avaient déjà scindé –

Est un bien, une possible solution.

L’unité de l’arbre

- des racines à la cime en un seul souffle –

en est un autre.

Je les préfère à la tombe définitive,

aux dates par paires,

au petit trait d’union obscène

Qui joint sous la pluie fine

La naissance et la mort.

 

Jean luc Aribaud

« Une brûlure sur la joue »

A ma Mère

 

Entrer dans ton silence

Pour y chercher ma mémoire

Ce poids sur la balance

Où se pèse notre histoire

 

Entrer dans ton silence

Avec humilité sans gloire

Penser ce qui fut notre chance

Et y puiser mon espoir

 

Te parler d’une victoire

Sur le temps et la solitude

Te parler de mon histoire

Petites joies et habitudes

 

Te parler de mon espoir

Rond et criard de certitudes

 

Yvette Vasseur

Anthologie « Passeur de mémoire »

 

 

 

 

 

 

 

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