Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 juillet 2018 4 26 /07 /juillet /2018 19:52

MARTINOIRE

 

De  ses plages d’herbes tendres

De ses flots d’avoines blondes

De pierres bleues

De ses sentiers glaises et silex

Cailloux durs aux tempes des garçons chahuteurs…

 

De ses pavés parquets luisants

Glissades au coin de l’hiver

De ses repaires abris de guerre

De ses tunnels sous chemin de fer

De ses glanes d’automne

Terre durci sous l’outil arrachant

Aux sillons les derniers vestiges

D’une récolte

Pour en remplir un panier…

 

De ses cris d’artisans

Rémouleurs, chiffonniers poissonnier

Qui éveillent la rue

De ses grandes balades

De ses horizons larges

Sans traces de frontières

Juste repérable au képi du douanier

Entr’aperçu dans sa guérite…

Quand un autre pays commence

Au bout de la rue…

 

Des envols de pigeons

Aux cris des hirondelles

De ses yeux du jeudi

Ignorant la télé

De ses vielles voitures

Tableau de bord aventures

De ses sous-bois d’orties

Où cueillir les roses aux bois dormant

Pour la fête à maman…

 

De ses brassées de fleurs

Parfumant nos étés

De ce peuple d’insectes

Bruissant sous le soleil

De ses jardins secrets…

 

Ma mémoire me rappelle :

Grandir en « no men’ land »

C’est vivre en liberté

 

 

 

Londres, mai 1969

 

Moi de mai

Soleil sur la ville de Londres

A Trafalgar-square

Assis près de la fontaine

Un vieux clochard barbu, couleur muraille

Dessine sur un bout de papier son plus cher désir

Un verre de vin…

Il lève les yeux vers moi et ne dit rien

Pour quelques « shillings » il me dit ce qu’il veut.

Mais son regard semble me dire

« Et toi, c’est quoi ton rêve ? »

 

Mon rêve,

C’est ici et maintenant

Le soleil me surprend

Et tout y est magique…

 

Ville calme à la fois digne et juvénile

Pleine de tradition et en perpétuel mouvement…

La mini jupe y côtoie le chapeau  melon

Les hippies croisent les « bobbies » avec le sourire

Les gens savent encore prendre le temps de sourire…

Je n’ai pas croisé un seul regard angoissé de la journée…

Est-ce le soleil ou le flegme britannique… ?

 

Je me croyais dans l’univers de « Mary Poppins »

Tout le monde avait l’air heureux de vivre

De la caissière du salon de thé

A l’homme d’affaire qui leva son parapluie pour nous saluer…

 

L’image la plus douce est celle du parc de Buckingham palace

Avec  ses jardins à la française dans le quartier des ambassades à St James square

Juste un peu ouaté de brume les parterres de fleurs sont si harmonieux

Tout y est calme t volupté les canards et les moineaux viennent vous manger dans la main

C’est une vraie réserve d’oiseaux…

 

Je n’oublierais jamais comme me sont apparu grands

Ces deux pélicans  qu’un gardien venait de nourrir

Et l’aille ensanglantée de l’un des deux…

Il s’était battu avec son compagnon

Pour une femelle qui attendant à l’écart…

 

Aujourd’hui mes rêves sont différents

Mais voilà, vieil homme, je me souviens de toi

Je viens seulement te dire

« j’ai aimé ta ville »

 

 

 

 

 

 

HAMED DORT A BISKRA

 

Hamed dort à Biskra

Dans le sable d’une dune

Sous un croissant de lune…

 

« Quand j’irais là bas, mes sœurs m’ouvriront les bras et je pourrais embrasser leurs visages dévoilés.

Au dernier jour du ramadan, ma mère portera ses bijoux

On appellera les enfants pour les prendre contre nous

On boira du thé à la menthe on mangera des gâteaux au miel

Et puis les voisins viendront remplir de rires la maison.

Les ânes dans les rues en pente monteront à l’assaut du ciel

Et les chameaux dans les herbages se reposeront du voyage.

Quand Saoula se mariera on mangera tous dans le même plat

Toute la nuit on dansera, chacun notre tour au son du tambour

En attachant autour des reins,

Des foulards de soie et de satin… »

 

Hamed la haine a eu raison de toi

Le racisme  rend furieux

Ceux qui montrent du doigt

 

Mais moi je ne t’oublierais pas

Tu dors dans le sable d’une dune

Sous un croissant de lune

 

 

 

 

 

 

GALERIE

 

Lumière douce femme enfant

Sur le lit des champs

D’un été joyeux s’étire

Délire parfois…

RENOIR

 

Qui a pu saisir ses regards étranges

Ces silhouettes longues

Ces yeux inoubliables

Ces yeux

Qui me poursuivent

Jusqu’à l’aube de mes nuits…

Ce sont tous tes regards

MODIGLIANI

 

Tes mouvements farouches et libérateurs

Ta quête incessante d’absolu

Menant peu à peu à la folie

Ces mouvements qui caressent

Fouettent le vent…

Le vent qui me hante et chante

Parfois en moi…

Toi, le presque « pays »

VAN GHOG

 

Tu n’en finiras jamais de te noyer

Dans les cristaux de tes tableaux

Vitraux où le clown prend une allure de saint

Et le pierrot géant

Tout habillé de rêves bleus

Prend des allures de demi-dieu…

A jamais perdu dans la cathédrale de tes rêves

Souffrant et vibrant à chaque pas

Un peu comme moi…

ROUAULT

Déchiré, éparpillé, éclaté

Et pourtant intègre

Tellement présent

Je revois la dame aux yeux multiples

Tel un insecte

Et pourtant tellement cohérent

Je me réinvente à te regarder

Vivre sur ces toiles miroirs

A toi l’infini retrouvé…

PICASSO

 

 

Amis des rêves

Des villages au bord du chemin

Des silhouettes qui ondulent

Sur les routes entre mêlées de tes rêveries

J’entre à pas comptés, à pas perdus

Sur le pastel de ces jours

D’une infinie tendresse

D’un éternel printemps

Et si je parcours les méandres

De ces sentiers imaginaires

Qui sait ?

Peut-être là bas on m’attend

Le sais-tu toi ?

CHAGALL…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les bateaux

 

Près du canal à l’arrière du port

Vivait un monde rythmé par les efforts

Dockers, marins ; grutiers…

C’est là que j’ai grandi dans les bruits des chantiers

Mon père y travaillait avant que ses mains ne  tremblent

Les hommes y construisaient des bateaux tous ensemble

 

Leurs coques blanches et bleues miroitaient

Au soleil du printemps quand on les emmenait

Voiliers et chalutiers épousaient l’océan

Voyageurs de l’été ou bouffeurs de gros temps…

 

Sur la plage là bas, sur les côtes du nord

Des bateaux se reposent certains disent qu’ils sont morts

Leur coque est vermoulue ils n’ont plus de couleur

Le temps les a rompu et rongé jusqu’au cœur

 

Et ils dorment tranquilles

Etendus sur le flanc

Se laissent caresser au bon gré des courants

Moi je sais qu’ils portent en eux la mémoire des hommes

De ces moments silencieux mer d’huile calme comme

Un étang de Sologne

Ou de ses rugissants du sud de l’atlantique

Des peurs bleues aux instants où tout semble tragique…

 

Du bateau que l’on fait au bateau qui s’endort

Les hommes ont rêvé à des îles aux trésors

Ils ont fermé les yeux

Devant tant de décors

Ont suivi l’oiseau bleu et s’en souvienne encore

 

Même quand le bateau est mort

Jusqu’à leur propre mort…

 

 

 

FEMMES DU PEROU

 

Elles ne sont pas voilées

Mais elles détournent le visage

Une photo pour elle porte trop de messages…

 

La soupe fume dès le matin

A l’arrivée du train…

 

Rondes futures mamans

Elles passent la frontière

Puis s’allègent au tournant

Habiles contrebandières

De couvertures en laines de lamas

Ornées de motifs incas... 

 

Elles étaient les dernières

Etaient-elles prisonnières ?

Etait-ce leur volonté ?

Il n’y avait que des femmes

À Matchu-Pitchu…

 

Superbes regards sombres

Vos mains jamais ne tremblent

Elles suivent la route du soleil…

Un condor passe dans le ciel…

 

Qui peut dire quelle est la prière

De cette femme au milieu du chemin

Silencieuse, immobile, sans chagrin,

En communion avec la terre…

 

Femmes porteuses de mystères…

Etranges et insondables lumières…

 

 

 

 

La musique que j’aime

 

La musique que j’aime est une voix amie

Elle s’endort dans mon oreille les doigts posés  sur ma mémoire

 

Alan fait surgir le ruisseau clair qui gambade jusqu’à lamer

Quelque part passe une frontière entre la France et son pays

Mémoire de roc celtique et j’en ai passé la barrière…

 

Sur la samba je plonge dans la baie de Rio

Les tramways surchauffés montent jusqu’aux favelas

Une guitare prend des accords

Sur la chanterelle de mon cœur

Je plonge au cœur du Brésil…

 

Jean-Jacques sur son bateau de bois noir

Mange du poisson de la tortue

Arrive chez les jivaros qui vivent nus

Au bord du grand fleuve boueux

Et leur musique percussion

Attire toute son attention

Bien loin de la flute des Andes

Leurs bouts de bois creux résonnent

Chant obscur de l’Amazone…

 

Un violon me parle de l’Acadie

Les cuillères sautent sur mes genoux

Bob m’avait parlé de là-bas

Des indiens blonds du canada

Et des forêts de l’Alaska…

 

La musique que j’aime

Coule en mon âme comme un poème.

 

 

FETES

 

On a lavé les verres

Vidé les cendriers

Et sur un coin d’hiver

Refermé les volets

 

Tout le monde est parti

On s’endort sur la nuit…

 

Quand la fête est finie

L’espace devient grand

Comme une église vide

Pour les yeux d’un enfant…

 

Mes fêtes à moi

Quand revient le silence

Le passé de mes joies

Su les routes de France

C’est des visages flous

Dansant dans les remous

Des vagues de la mémoire…

 

Des dessins sur le sol

Pour une maigre obole

Des émaux, des bijoux

Que l’on vend quatre sous…

 

Une fille qui danse

En robe d gitane

         Autour d’un feu de bois…

 

Quand on vit ce qu’on pense

Contre ceux qui condamne

Jusqu’aux bouts de nos joies…

 

C’était des flûtes indiennes

Et de vieux tambourins

On oubliait nos peines

On vivait sans chagrin…

 

La mer et les étoiles

Vivaient dans nos chansons

On hissait la grand voile

Tout droit vers l’horizon…

Et mes fêtes au passé

Se couchent sur le papier

Papillons enlacés…

 

 

 

 

 

 

 

ESCALES A TORD

 

Escale à tord

Qui peut dire les raisons

Qui nous poussent  à faire un choix

 

Ici tout n’est pas comme chez moi

« Y a vraiment rien de plat »

Il Faut se pousser

Poser le pied

Sous terre ou dans les airs

Faut marcher, faut grimper

« Y a vraiment rien d’immobile »

Dans cette ville !

 

Des visages inconnus

Au bout de l’avenue

Des visages géants

Projetés sur grand écran

 

Mon cœur set comme ces arbres

Aux branches et aux troncs gris

Qui gardent de l’été

Quelques fruits rabougris…

 

Au milieu du décor

Escalator

Escale à tord

 

Il y a une frontière là bas

Qui se rit des roues

En prenant des couleurs

Qui dansent avec la mort

En habit de carnaval…

 

Je m’y promène encore

Et puis quand je m’ennuie

Je prends l’Escalator…

 

 

 

 

LE CLOWN ET LA FUNAMBULE

 

Le clown arrive encore une fois

Sur la piste baignée de lumière

De ce spectacle il est le roi

Avec ses gestes et sa misère

 

La forêt restée au vestiaire

L’attend pour mieux le dévorer

Mais pour l’instant dans la lumière

Il voudrait juste l’oublier

 

La funambule sa sœur son amie

Marche là haut sur son nuage

Et parfois des yeux il la suit

Tremblant de peur pour son jeune âge !

 

La funambule danse en silence

Oubliant qu’elle pourrait tomber

Et vers l’autre planche, elle s’avance

Avec grâce et légèreté

 

Elle vit son rêve de porcelaine

Perdue sur un fil bleuté

Chassant son angoisse et sa peine

Son âme vibre à éclater.

 

Le clown voudrait tant l’appeler

Mais il ne peut rien faire pour elle

Car le spectacle est commencé

Car sa danse est bien la plus belle

Et le clown ne peut que trembler

Pour sa moitié d’âme qui plane

Mais elle continue à danser

Même si elle sait qu’elle se damne !

 

 

 

 

LE VOYAGEUR

 

Il vendait des bijoux

En or à quatre sous

Portait autour du cou

Un symbole bizarre…

 

Il voyageait, aéroports ou gares

Et sa voix douce flottait sur sa guitare…

 

IL venait de nulle part

Il n’avait pas d’histoire

Et ses chansons ne parlaient pas de gloire…

 

Il roulait son tabac sur sa cuisse

Portait des cheveux longs et lisses

Parfois ses yeux se fixaient sur ailleurs

Se tournaient vers son aventure intérieure…

 

Il menait sa vie

Comme on cueille un fruit

Selon la couleur et l’envie…

 

 

 

 

 

L’HOMME DE POUSSIERE

 

Il arrivait tout droit de son lopin de terre

Il avait dans les yeux ses souvenirs tranquilles

Les secrets du ruisseau et des champs de bruyères

Mais qu’ont- ils  fait de lui tous les fous de la ville ?

 

Il avait dans le cœur des espoirs fragiles

Et il voulait juste oublier sa misère

Son village brûlé par des guerres imbéciles

Que mènent ici bas les tyrans de la terre.

 

Il a laissé derrière ses souvenirs limpides

Mais on tire devant lui des rideaux de poussière,

Il voit dans les vitrines son visage livide,

On le laisse s’éblouir de toutes ces lumières…

 

Demain il sera là assis au même banc

Que d’autres étrangers déjà un peu ses frères

A regarder passer une  foule de gens

Qui vont et viennent, sans joie et sans colère…

 

Jusqu’à quand gardera-t-il

Cet espoir docile

Que lui avaient donné les lumières de la ville ?

 

Il avait dans les yeux des souvenirs tranquilles

Qu’ont brisé les bombes d’une armée en furie

Il avait dans le cœur des espoirs fragiles

Mais que peut lui offrir la ville et sa folie !

 

L’HOMME FATIGUE

 

Un homme brun hier soir

A pleuré sur mes mains

M’a ouvert sa mémoire

Tout en m’offrant demain…

 

Cet homme avait si peur

Le temps coulait entre ses doigts

Sans qu’il puisse en retenir le bonheur

Qu’il voulait modeler pour moi…

 

E t c’est moi qui ai pris

Son visage dans mes mains

Et c’est moi qui ai dit

Les mots qui font du bien…

 

Et cet homme fatigué

De lutter à contre vent

A déposé son épée un instant

pour oublier la torture du temps.

 

 

L’homme qui s’envole

 

Imagine un homme qui s’endort doucement

Pour toujours

 

Il file droit vers l’horizon

Il a les ailes d’un géant

Traverse tous ls ouragans

Il voit tous les continents

Et il file, et il file, et il file…

 

Il perd la notion du temps

Il touche le soleil levant

Il file droit vers la lumière

Oublie toutes les frontières

Oublie les dieux les démons

Et trouve d’autres horizons…

 

Imagine un homme qui s’endort doucement

 Pour toujours…

 

Il tire sur une corde d’argent

La brise dans un éclat de rire

Il rêve jusqu’au délire

Se trouve les ailes d’un géant

Ignore le jour et la nuit

Découvre d’autres galaxies

 

Et il file, et il file, et il file…

  

 

LE FILS DE SIMON

 

Le fils de Simon

Assis en haut du perron

Regarde passer les saisons

Puis s’en va jouer à la marelle

Et saute à pied joint dans le ciel…

 

Parfois en fermant les yeux

Il se dit que s’il y a un dieu

Il ne faut pas lui donner de nom

C’est le même pour les durs et pour les bons

Il se dit que s’il y a un dieu

Un jour, il le regardera dans les yeux

Comme on regarde le soleil

Toutes les choses qui émerveillent…

 

Le fils de Simon

Jette un caillou du haut d’un pont

Dans l’eau le caillou fait des ronds

Des ronds comme font tous les enfants…

 

Il se dit qu’il est heureux

De vivre avec ses parents

D’autres là-bas vivent en guerre

D’autres là bas vivent sous terre…

 

Fille de l’Inde cueillant le thé
fils du Pérou chevrier

Fille du Mali jeune épousée

Fils du Tchad guerrier…

 

Le fils de Simon

Regarde passer les saisons

Puis s’en va jouer à la marelle

Et saute à pied joint dans le ciel…

 

 

 

 

L’HOMME A COTE DE MOI

 

Il garde dans les yeux

La solitude du passé

De ses temps de l’enfance

Où toute absence vous est offense…

 

Il sait depuis longtemps

Les nuages des miens,

Les différences

Pourtant il ne dit rien…

 

Et quand je pars trop loin

Il le sait avant moi

Et quand je ne suis plus rien

C’est lui qui m’ouvre les bras…

 

Le temps nous as vu si fragiles

Traverser des orages difficiles

Il nous retrouve si semblables

Pétris d’une force redoutable

MES AMIS

 

Quand on leur coupe tous les compteurs

Ils vivent sur le capital cœur

Ils savent qu’au printemps des hommes en noir

Viendront mettre leur lit sur le trottoir...

 

Malgré tous les diseurs, les sermons

Ils n’ont jamais su garder un rond

Et quand ils en ont c’est la fête

C’est aux amis qu’ils payent leurs dettes…

 

Ils vivent une éternelle adolescence

Entre la déprime et l’inconscience…

 

Mais il n’y a de mots plus sacrés

Pour eux que «gosses et amitié ».

 

Ces deux mots justifient tout

Parfois même devenir des loups

Mais quand on vit en marginal

On se crée sa propre morale…

 

Et quand ils flambent qu’ils me font peur

Ils me disent «t’embête  pas petite sœur !»

Ce sont mes amis mes frangins

Avec eux y’a pas de chagrin

 

Je les regarde sans les juger

Je ne veux que les aimes 

 

BILAN

 

Après les moissons piétinées

Les murs lézardés

Les remparts ébranlés

Les tranchées bombardées

Les pavés arrachés

Les barricades renversées

Les gaz retombés

Les canons refroidis

Les avions repartis

Les fusils retournés

Les casques abandonnés

Les chars retraités

Les drapeaux déchirés

Les morts sont enterrés

Les blessés béquillés

Les héros décorés

Les monuments dressés

Les veuves consolées

Les orphelins costumés….

 

On peut se réinstaller dans la Paix… ! ?

 

 

 

Le danseur

 

(A Jorge Don danseur étoile dans Nijinski clown de Dieu)

 

Le miroir t’invente les traits des épousailles

 

Orphée ne te retourne pas !

Marche !

Fragile !

Torturé !

Impétueux…

Clown digne et grave

Empêtré entravé par l’aveugle immonde

 

Danse contre le monde

La lumière t’embrasse…

Tu seras l’oiseau bleu

Non, Nijinski n’est pas mort,

 

Il dort

 

Tu l’éveilleras…

 

 

A l’absent

 

Mes mains caressent ton ombre

Comme l’oiseau caresse le nuage

Encore une fois ton regard m’échappe

Il dort comme l’opale

De la mer au couchant

Mon corps se remodèle

A l’empreinte que tu laisses en moi

 

Et je me couche en animal

J’hiberne de toi.

 

 

 

 

Vivre

 

Refuser la loi des moteurs

Courir marcher pédaler

Respirer bouger son cœur

Dans la lumière de l’été

Ou dans la neige de janvier

Savoir s’accrocher à la barre

Vouloir bouger face au miroir

Sur la musique danser des heures

Et sentir ruisseler la sueur

Aller plus loin sans avoir peur

Dans la quête du bonheur

 

VIVRE !!

 

 

L’ange

 

Viens maintenait et à jamais

Mon amour

Fais vivre ton désert mourant

Par la pluie

Et laisse ta vie sacrée

 A la mémoire de tes peines

Libère toi de tout

 

Et tu pourras vivre mon amour

Et voir les étoiles

Enchanter tes nuits de veille

 

Et tu retrouveras le soleil

Et le sens magique de sa lumière

N’aie pas peur de te lever

Et de voler, quitte à tomber

Tu pourras voler

 

Et je pourrais vivre, mon amour

Et tu trouveras ton refuge dans mes yeux

Et si tu as peur de tomber

Prends ma main

 

Et tu pourras voler

LE TEMPS DU BERGER

 

Tu vois, disait-il souvent

Et je ne voyais que le vent

Qui descendait la cheminée

Du feu de bois qui nous chauffait

 

Dans la vielle auberge cachée

En amont d’un petit ruisseau

Qui vers la mer s’en allait

Du côté de St Malo…

 

Tu vois, disait l’ami André

Avec sa tête de berger

Et je les voyais  qui passaient

Les nomades du temps présent…

 

Ils avaient des regards très bons

Leurs gestes simples témoignaient

D’une nouvelle civilisation

Où l ‘inutile était absent…

 

Tu vois, me disait le berger

Avec sa barbe de mille ans

Il n’avait pourtant que vingt ans

Et ses yeux miroirs m’envoûtaient…

 

Ils vivaient tous un autre temps

Où le présent n’avait plus cours,

Leur musique avait des accents

Qui me parlaient d’étranges amours…

 

Tu vois, me disait-il souvent

Nous partagions joies et tourments

Et malgré la nudité de leurs peines

La pudeur demeurait quand même…

 

De cet univers demi-teinte

Caché au creux d’une vallée

Il me reste encore des empreintes

Et je ne peux les effacer…

 

Tu vois, disait-il souvent

Et je ne voyais que le vent

Qui dansait dans toutes les futées

Du grand jardin qui s’endormait…

 

 

PIERROT LE FOU

 

Il modelait dans l’argile des champs

Les masques d’horreur des naufrages

Qui crachaient des injures au vent

Les jours de torpeur et d’orage…

 

Il rêvait d’écrire des histoires

Pour abolir le désespoir

Et faire des vieux des enfants

Mettre des rires sur les tourments…

 

Il voulait bâtir un musée

Pour y garder cristallisés

Le flamboiement des soirs d’été

Et les matins d’hiver givrés…

 

Il croyait aux roues de la vie

A un monde mystique qui crie …

La mort avait des attraits pour lui

Découvertes des artificiels paradis…

 

Il avait des yeux bien trop grands

Pour un visage ravagé…

Il avait l’âme écartelée

Entre l’amour et le néant…

 

Il avait un rire de dément

Quand il voulait défier l’ennui…

Le feu avait des attrait pour lui

Bien plus fort qu’un désir d’amant !

 

On l’appelait  pierrot le fou !

Il était mon ami…

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0