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8 septembre 2016 4 08 /09 /septembre /2016 15:44
EDC N°80 A16

ECHO DE CH’NORD

Poézine gratuit et aléatoire Trimestriel N° 80

Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits

Yvette Vasseur. 9, rue de la Gaieté 59420

Mouvaux e-mail : yvette.vasseur@orange.fr

http://yzarts.over-blog.com

LES HABITS

Un tisserand dit alors : Parle-nous des Habits.

Il répondit : Vos habits dissimulent une bonne part de votre beauté, mais ne cachent pas votre laideur.

Et bien que vous cherchiez dans vos vêtements la liberté de l’intimité, il se peut que vous y trouviez un harnais et une chaîne.

Si seulement vous pouviez offrir au soleil et au vent plus de peau et moins de vêtements !

Car le souffle de la vie réside dans la lumière, et la main de la vie dans le vent.

Certains d’entre vous disent : « C’est le vent du nord qui a tissé les habits que nous portons. »

Et je réponds : Oui, c’est le vent du nord.

Mais la honte était son métier, et la mollesse des tendons son fil.

Et une fois son travail achevé, il a éclaté de rire dans la forêt.

N’oubliez pas que la pudeur est un bouclier contre les yeux impurs.

Quand les impurs auront disparu, la pudeur ne sera plus qu’une entrave et une souillure de l’esprit.

N’oubliez pas non plus que la terre aime le contact de vos pieds nus et que les vents rêvent de jouer avec votre chevelure.

Khalil Gibran « Le prophète ».

DEMAIN

Agé de cent mille ans, j’aurais encore la force

De l’attendre, o demain pressenti par l’espoir.

Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,

Peut gémir : neuf est le matin, neuf est le soir.

Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,

Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,

Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille

A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore

De la splendeur du jour et de tous ses présents.

Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore

Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.

Robert Desnos (Etat de veille, 1942 )

LES OMBRES DE L'IGNORANCE

Face au futur

Libre de tout

Regarde au-delà

Où rien ne s’accumule…

C’est l’amour qui s’accumule

Et c’est l’amour qui tombe

La désillusion qui nous brise.

Les rayons du soleil brillent trop fort

Au travers des ombres de l’ignorance…

Apprend

Rien ne se crée sans proposition

L’ignorance est le choix de ne pas connaître.

Aussi, traverse Le désert pour aller plus loin…

Laisse ton rêve devenir réalité

Découvre les sentiments de ton cœur !

Pense que le soleil pourrait briller la nuit

Pense que les étoiles pourraient ne pas briller…

Je te soulèverais de mes mains

Et te regarderais grandir

Appelle-moi avec ton cœur

Laisse-moi écouter ton âme réjouie…

Laissez les peuples de la terre

Accéder à la connaissance

Le temps de l’évolution est arrivé

Débarrassé des jougs et du son du tambour…

Le futur corrige le rythme

Des mauvais influx nocturnes…

Laisse venir les choses

Laisse monter ta danse libératrice

Laisse le soleil se lever sur la colline,

Il sera toujours là !

Tu marches sur la ligne du temps

Tu danses au rythme de ton cœur

Tu danses sur la ligne de ton âme…

Cependant rien ne peut commencer

Quand au-delà de nous

Autour de nous

Partout où nous allons

L’amour est endigué par la raison…

Tu sais tout cela

Tout est amour

Et tout doit grandir

Tout le destin connu

Est amour et doit être révélé…

Le destin est ce que tu fais

Quand tu es toi-même

Ce que tu es avant d’avoir été !

Tout ce que je veux donner à être

Ne tient pas dans la révolte

Il faut juste Etre.

Et c’est pourquoi

Le plaisir et le pardon

Chaque jour de ma vie

Me suivront

Plus vite qu’un cheval au galop

Plus prompt qu’un rayon de lumière traversier.

C’est la place

Le plein espace

Où demeurer.

Texte d’Yvette Vasseur

Inspiré par le texte de Klaus Shuls

Musicien contemporain

« the shadows of ignorance » Album “Dune”

JE RESTERAIS debout ou assis pendant des heures

Ne pouvant rein faire

N’ayant t peut-être rien <à faire (Ni rien d’autre à faire)

Refusant la pente presque naturelle offerte

N’allant pas torcher les feuilles des arbres

Refusant le paysagisme

Je ne veux pas fermer els yeux

Mais cette volonté me vient d’un fond difficile à identifier

Mais forcené

Bien qu’elle prenne les airs du simulacre

On est assiégé par une violente absence de preuves

Ce n’est pas rien à dire

Mais une poussée de quelque chose hors langage

Un eczéma de crocodile

Rien

Rien de connu par ici et de « reconnu » : n’en parlons pas

Mais un frisson muet

Gérard Lemaire

NOUS REGARDONS le corps déchiqueté et sanguinolents

Nous regardons la souffrance comme une part de nécessité

Nous regardons les portes grimaçantes des gagne-pain se fermer

Nous regardons le nombre anonymes des virés

Nous regardons les faits mais pas les causes

Nous regardons l’information fragmentées et sponsorisé

Nous regardons les scénarios d’espoirs hués

Nous regardons avec fierté le design des bombes High Tech

Nous regardons la programmation de l’anéantissement de nos rêves

Nous regardons l’individu sacralisé sans les autres

Nous regardons les beaux parleurs remuer les lèvres

Nous regardons la vacuité se proclamant star,etc.…, etc.

Nous regardons les trophées de la torture des animaux

Nous regardons le religieux resalerla soupe de l’ignorance

Nous regardons le sourire mielleux des annonceurs de misères

Nous regardons l’air étouffer et l’eau pleurer nos déchets

Nous regardons les écrans imbéciles se trémousser

Nous regardons les journalistes en costume de Monsieur loyal

Nous regardons le narquois contentement du mensonge

Nous regardons les droits de l’homme conspués

Nous regardons la morale méprisante des intellectuels médiatiques

Nous regardons les êtres vivants déniés

Nous regardons le vivant comme si nous étions hors de lui

Nous regardons mais nous ne voyons rein

Nous sommes inexcusables

Bruno Toméra

DANS LE BRUIT DE LA VILLE

Où je suis enfermé

Ma voix sait encore se lever

Il n’y a pas un jour que je ne chante

Rien d’autre ne me console en ce monde

Rien d’autre ne me console en ce monde

Alors qu’il m’a tout volé

Volé l’ombre du vent, le chant des nuages

Le bleu des champs, le feu de l’horizon

Volé la danse du houx sur les talus

Les chemins de digitales roses et l’eau des chênes

Volé les lunes du jour, la semence de la nuit

Volé ma langue, volé mon pays

Il n’y a pas un jour que je ne chante

Pour oublier les ravages de ce monde

A l’école j’ai appris tant de mensonges

J’ai appris que l’eau des sources était sans vie

J’ai appris que la terre était sourde

Que les pierres étaient muettes

J’ai appris que le monde était bleu

Alors qu’il est rouge, rouge écarlate

Rouge quand le soleil se lève

Rouge le soir quand il se couche

Rouge les étoiles, rouge le lune

Rouge la brise, rouge la brume

Rouges les corbeaux sur les antennes

Rouge la pluie dans les fumées

Rouge le goudron noir, rouge feu

Rouge la mer que je n’ai jamais vue

Rouge est le monde

Et il rougit chaque jour un peu plus

J’entends un chant dans le vent fou

Il est aussi puissant que le soleil

Il est aussi radieux que la lune

Et aussi violent que le feu de la terre

Il n’a été chant qu’une seule fois

Au début du monde

Au début du monde c’était le déluge

La seconde fois se sera la fin du monde

Sans le vouloir à tout instant

Mes lèvres le cherchent

Mes lèvres le cherchent

Et cela me tourmente

Cela me tourmente

Et me rend heureux à la fois !

E trouz ar gêr : dans le bruit de la ville

Denez Prigent Traduction d’une chanson bretonne (par l’auteur)

LA PUTAIN

La putain

S’est couchée tant de fois

Pour le moral des soldats

Aujourd’hui La putain s’est allongée

Pour que le soldat

Ne parte pas

Elle s’est étendue

Au travers de la voie ferrée

En criant. « Putain de guerre »

Avec moi les mères !

Mais les Mères l’ont ignorée

Et leurs fils ont pris le train ...

Le train Qui est passé sur la putain

Marjan (dans N°109 de Poétic 7)

DEPUIS QUE L'HUMAIN EXISTE...

Il est probable que les humains se sont entretués à coup de pierres puis de lances

De nos jours, de la bombe au napalm à la bombe nucléaire, Il y a toujours des guerres

Combien de temps faudra –t-il avant que disparaissent les guerres de religions

De conquête d’un sol ?

Demain seront nous tous des esclaves ?...

Sauf un pourcentage qui, eux, seront les tyrans des consortiums d’argent

Toujours les riches.

D’autres luttent et meurent sous les balles ou sous la potence

Sur cette terre pour certains c’est le paradis pour d’autres l’enfer

Question de chance ou de malchance

GEORGES PIOU (in Elan N° 143)

CACHE DERRIERE

Caché derrière le silence

Le sourire de la musique

La couleur des yeux d’enfants

L’arc en ciel d’un soir

Après les pluies diluviennes

Caché derrière le silence

La peur des jours de bataille

La quête des jours meilleurs

La danse de l’amour

Le feu au coin de la rue

Caché derrière le silence

La honte des débâcles

La force des résurrections

La docilité de la Paix

Les bonheurs à venir

Yvette Vasseur
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