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1 août 2018 3 01 /08 /août /2018 17:06

LEGENDES

 

 

 

 

POESIE

 

 

 

 

YVETTE VASSEUR

 

 

 

LEGENDE DE L’HOMME

 

Il n’y a pas si longtemps

La nuit était tombée

Sur le monde des hommes

 

Il n’y a pas si longtemps

Les plus faibles tombaient

Sous le joug des plus forts

 

Il n’y a pas si longtemps

Des terres paisibles venait

Le souffle des ailes de la mort

 

Alors la vérité n’avait plus court

Elle se maquillait d’une réalité

Rebrodée en patchwork

 

Alors les hommes

Genoux en terre

Aveugles

Mais sincères dans la douleur

Défendaient les causes

Bannies le lendemain de leur mort

 

 

Alors du fond  de leurs abris dorés

Les vipères sortaient s’engraisser

Sur le dos des grandes misères

 

Le soleil

S’est levé le jour

Où l’ombre était si forte

Qu’il a failli mourir

 

L’éclipse était trop longue

Le ciel autour trop blafard

La mort de l’espoir

Comme une lèpre

Avait tout abîmé

L’amour l’amitié

Et la chaleur du foyer

 

Le soleil s’est levé

Sur un champ de ruines

Mais avec cette volonté

De regain !

De celle qui déplace les montagnes !

Regagner

Son intégrité physique

Sa crédibilité

Et l’affection des siens

 

Le soleil s’est levé

Et le ciel s’est souvenu de nous

Le sang clair de nos veines

Nous a  poussés à relever nos manches

Et reconstruire nos vies

 

Quelque part

Le front têtu du ciel

Avait oublié sa ride du lion

Pour nous faire grâce d’un orage

 

Le temps de vivre

De l’aube au crépuscule

Et du crépuscule à l’aube

Pour des millénaires

De puissance  humaine

 

Quelque part

Le sourire des dieux

Avait consenti au printemps

Et les glaces rompues

Grossissaient le débit des sources

 

Quelque part le souffle des alizés

Attisait le chant des hommes

Partis pour des pêches miraculeuses

 

 

Quelque part

Le ciel et la terre s’embrassaient

Le cyprès épousait la rose

La lumière embrasait le monde

 

Nous avons quitté le refuge des grottes

Où nos ancêtres avaient rangé le ciel

 

Nous sommes partis

Enivrés et forts

Des parfums de l’impossible

Des questions des enfants

Du goût de la conquête

D’un univers sans limite

 

Nous sommes devenus les nomades

A rêver le monde les yeux ouverts

A faire pousser les fleurs

Dans les narines des dieux

 

Nous sommes devenus les peintres

De l’éphémère  éternel

Nous avons fait le mélange des couleurs

Sur nos ailes

 

 

Nous sommes devenus les musiciens

Des impossibles harmonies

Mariant l’imzad  à la bombarde

La cithare  à la cornemuse

 

Nous sommes devenus les frères

Des légendes  de nos ancêtres

 

Nous avons traqué

Les faiseurs d’esclaves

Pour briser le sceau des damnations

 

Nous avons rendu au peuple

La lumière de la condition humaine

 

Et le sang de l’espoir

A fait battre nos cœurs

En flots libérateurs

 

 

Nous avons planté les graines

De la connaissance

Et du questionnement

Pour ouvrir aux enfants

Les fenêtres d’un avenir

Où tous les possibles

Seraient permis

 

Nous avons jonglé

Avec les mythes fatalistes

Pour en faire les catharsis

Des haines fratricides

 

 

Nous avons parlé de ce dieu

Qui eu trois enfants de la même terre

 

Nous avons parlé d’un sauveur

Dont la légende a pris racine

Dans le berceau des philosophes

Nous avons parlé d’un sauveur

Dépouillé d’or

Pour partager la paille de l’humanité

 

Nous avons parlé des sagesses

De l’harmonie du monde

Et du silence de l’homme

Qui s’en abreuve l’âme

 

Et nous nous sommes tus

Face au crépuscule des dieux

Et au matin de l’Homme.

 

 

 

LEGENDE N° 1

LEGENDE LA FEMME

La peur demeure cachée

Sous les pierres

L’ornière offre sa saillie

A nos rêves embourbés.

 

Mais l’aube maîtresse

Déchire le voile sombre

Et sans étoile

 

L’aurore

Liqueur blanche

Au sortir de l’alambic

De la nuit

Réchauffe l’âme.

 

L’instant volé aux anges

Offre aux vivants

L’étincelle d’éternité.

 

Le chant des nuages s’amplifie

Porté par le vent

Et la terre prie plus fort.

 

L’espoir est au milieu de nous

En dentelle du jour

Fleurs nouvelles

Sur la table du festin

Des noces promises.

 

Le volubilis du jour

Éclot pour enlacer

La certitude du rêve.

 

Nouvel horizon,

Nacelle d’un ballon-soleil

Pour les âmes voyageuses

Aventurières de l’errance.

 

L’ombre tiède et molle

Irise sa couette de cumulus

Au pinceau de la lumière

Tandis que la plaine

Creuse les reins

Sous la caresse du vent redoublé.

 

Tu ne peux pas partir maintenant !

Il manque un coquelicot

Pour parfaire le tableau

De cet orage d’été.

 

Les mains du silence

S’emparent de la coupe des mots

Pour porter à nos lèvres

Le vin heureux

De l’instant de communion.

 

Quitte à jamais

Ton armure d’habitudes

Qui te garde à l’abri

De l’inconcevable folie !

 

Exhume tes souvenirs

Ose l’éclair

Qui illumine le sanctuaire

De tes amours.

 

L’impact nous ouvre

La porte de l’osmose

L’instant sublime

Où tout n’est que scintillement

Et nous en franchissons le seuil.

 

Te convaincre de l’imminence

De la clarté

Assis sur la portée des songes

Ta pensée s’unit à la mienne

 

 

Fièvre féconde en plaisir.

Sang chaud

Fébrilité naissante

Puisée dans le courant

Des vents puissants

Impérieux désir d’échappatoire.

 

 

Il est une île

Au mitan des cœurs

Gardienne de nos attentes

Cernée des lagons de nos rêves

Nos âmes y flânent

Vivifiées

Par la puissance

De l’espérance.

 

Plus haut que la chape des nuages

L’azur garde sa beauté primaire

C’est en elle que nous nous plongeons

En quête de l’initiale lumière

Source d’abandon et de plénitude.

 

Rester un instant le souffle court

Baignées par l’or blanc d’une aurore

En ondes fuyantes jusqu’au bout de nos doigts

Dans l’immobilité hagarde du fœtus

Le corps déserté d’énergie

L’âme flottante au-dessus de nos vies.

 

La marée basse emmène

Au large les débris

De la lampe au génie

Evaporé.

 

Sombrer

Un naufrage lent

A grelotter dans la chaloupe

Des solitudes

Vêtue des lambeaux froids

De la mémoire.

 

Crépuscule solitaire

Crépitement  de pluie

La lumière reste prisonnière

Des horizons à venir.

 

Hululement du vent

Résolu à s’incruster

Dans les ornières de la mémoire.

Les joues blanches des fenêtres

Ruissellent sempiternellement mouillées.

 

La déchirure arrive avec la nuit

Fil à fibre écorchée

Sombrer dans le silence

Assèchement de l’ombre.

 

Sang d’encre

Proximité immobile

Projections incontrôlables.

 

Devenir accessible

A l’effritement des certitudes

Décadentes probabilités

Dévoreuses d’espoir.

 

L’esquisse d’un regard

D’une voix, persiste

Par dessus les brumes

Enfouisseuses de plaisir.

 

La caresse d’un matin

Promis sous le corail de l’aube.

 

Et je t’éveillerai

O toi mon île

Et je t’exhumerai de l’abîme !

 

Mon cri sera plus fort

Que le chant des sirènes

L’orage habite encore

Au revers de mes nuits !

 

Troubler ton sommeil d’homme

Impétueusement

Porter l’estocade à ta résistance.

 

La liqueur de mes lèvres vient étoiler ton sang

La fleur offerte de ma main

Orne la boutonnière

De ton désir.

 

 

A la source creuse de nos reins

L’eau monte irréversiblement.

Dans la forêt des gestes

Trouver l’arbre du plaisir.

 

Tu as glissé ta patte blanche

Sous la porte

Mes gonds points de repères

Ont vacillé, tombé

Dans la poussière des habitudes

 

Ouvrir la porte des tabous

Voir plus loin que la nuit millénaire

Annihiler

Le bien et le maL

 

 

N’être que la flèche sortie du carcan

Pour cibler l’horizon de l’impossible !

 

Entends-tu gémir

Les harnachements des chevaux

Ils mènent grand train

Sur la route obscure et profonde

Vers la vallée précieuse de l’extase !

 

 

Guide-les !

O mon amour !

Que la lumière incandescente

De cette vallée

Irradie nos âmes !

 

 

 

 

LEGENDE N° 1

LEGENDE DE L’ENFANT

 

 

Tout commence

Par un éblouissement

Par un cri

 

Poisson devient Oiseau

A hauteur d’homme

Voler dans les bras

 

Goûter la vie

Les poings serrés

Autour d’une première

Mappemonde

 

Rêver de ses sens

Sourire aux anges

Emerveillés d’innocence

 

Tout  continu  debout
Les yeux au ciel

Explorateur et funambule

 

Orgueil des impondérables

Prendre la vie à bras le corps

Comme un ballon

La lancer plus loin en riant

 

le vocabulaire la poésie

A fleur de lèvres

Sentiments entiers

Jouer de la comédie

Pour annihiler la tragédie

Démystifier l’angoisse

 

Regarder les « grands »

Entre confiance et peur

Entre envie de puissance

Et besoin d’amour

 

Envoûtant petit soleil

Roi de Cœur

Roi de Pique

Atout majeur du destin

 

Tout continu

Chaque matin

Et tout fini

Par un envol

 

 

LEGENDE N° 1
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