FRATERNITE pavillon 4
Sous l’auvent de l’entrée,
On fumait
Au-dessus des doubles portes trônait,
La télé
Les secrétaires croulaient
Sous les dossiers
Mais trouvaient quand même
Le temps de causer
Tous les matins les chambres
Étaient lavées
Par des hommes qui n’avaient pas peur
De suer
Les infirmières de nuit venaient
Nous border
Et celles du jour venaient
Nous soigner
Les restes des repas pour les animaux
Étaient gardés
Dans la salle de garde ça sentait bon
Le café
Les bas -flans encombraient les couloirs
Et les patients sauvés du désespoir
Par la parole entre eux créaient une thérapie
Rompant le silence contre l’oubli
Cet hôpital s’appelait
FRATERNITE
Et en mil neuf cent quatre vingt
Les mots n’étaient pas vains…
Arrivaient là tous les dépressifs, chômeurs, divorcés,
Filles violés traumatisées
Tous les gueules cassés
De cette fin de siècle blessée
De ne pas être comme on l’espérait
Idéal de liberté
Mais c’est entre malades et soignants
Que nous tentions…
La FRATERNITE
YZA
Le vaisseau fantôme
(friche industrielle rue de Bradford à Tourcoing)
Le vaisseau fantôme
Cri notre impuissance
Face au passé
De tous ses repaires à pigeons
De tous ses espaces vides
Aux yeux crevés.
Attire les fous escaladeurs
Les artistes
Comme un sommet à conquérir
Attire les photographes
Et les peintres.
Ruines vestiges du travail de nos ancêtres
Vaisseau de briques qui s’obstine à rester debout
Squelette d’un monde perdu
Dans les flocons de laine des nuages
YZA
NO PASARAN
N ous levons les yeux au ciel
O ù l’arc en ciel trace sa route
P asse la pluie et la lumière
A vec le fouet de l’hiver
S ache que je ne t’oublie pas
A ccroché à ma mémoire
R écurrente comme notre histoire
A jamais dans nos veines
YZA
Pour l’enfant qui brode des perles au fond d’une cave
Pour l’enfant qui moule des briques à genoux dans la boue
Pour l’enfant qui porte l’eau et porte son petit frère
Pour l’enfant qui porte un fusil pour manger
Pour l’enfant qui se prostitue ou qu’on tue
Je ne vous salue pas messieurs les grands ordonnateurs
Des ordinateurs des bourses mondiales
De New-York, Francfort, Tokyo, Hong-Kong ou ailleurs….
Pour le vieillard qui vole pour manger en prison
Pour le vieillard exploité dont on vole la pension
Pour le vieillard qui meure loin des siens…
Je ne vous salue pas messieurs les grands ordonnateurs
Pour vos super profits en cosmétologies
Pour vos super profits en médicaments
Pour vos publicités plus chères que la recherche
Pour vos fondations faramineuses
Qui ne résolvent jamais rien
Pour toute la misère que cela entretien
Pour vos bons sentiments pour dorer votre image
Pour ce monde virtuel qui rime avec cruel
Ou les pays riches et les pauvres se livrent des duels
Je ne vous salue pas messieurs les grands ordonnateurs
Pour ces millions de gens qui s’entassent dans les villes
Quand on vole leur terre, leurs arbres et leurs troupeaux
Pour exploiter le sous sol pour de plus grands profits
Pour la complicité tacite du clan des riches entre
Politiques et banquiers exploiteurs de naïfs ou de sueurs humaines
Pour ceux que l’on exploite parce qu’ils sont sans défense
Pour ce que l’on délaisse pour plus de profit ailleurs
Pour nous qu’on empoisonne pour votre grand profit
Les grands ordonnateurs vivent de réseaux Nazis
On a tué leurs idoles, mais ils gardent l’idéologie
Quel que soit le lieu l’argent est leur seul Dieu
Ceux qui portent un nom c’est pour la tradition….
Pour tout ça et tant d’autres choses que je ne dirais pas
Je ne vous salue pas, messieurs les grands ordonnateurs
YZA
Révolution
Détruire un royaume
Pour une république
Avec de nouveaux hommes
Une nouvelle dynamique
Construire les droits de l’homme
S’éloigner du biblique.
Et puis vint la terreur
Et ses têtes coupées
Guillotin a gagné
L’industrie de la mort
A commencé.
Directoire, restauration, empire,
Les luttes du pouvoir
Font que le peuple devient masse
Laborieuse ou guerroyeuse
Avançant d’un même pas.
Les prêcheurs ont changé de voix
Il n’y a plus de mea-culpa
Mais ils vous gagnent par la voix
Que vous mettrez dans l’urne
Pour mieux taire vos abois
Une fois de plus, encore une fois.
La confiance nous met au pas.
Mais la trahison est toujours là
Celle de continuer à croire
Qu’un seul homme fait l’histoire
Et qu’il draine tant d’espoir
Que ça ne peut qu’être navrant
Quand ce ne sont que boniments.
Détruire un royaume
Pour une république
Avec de nouveaux hommes
Une nouvelle dynamique
Construire les droits de l’homme
Dans ce monde de misère
Où constamment
Tout reste toujours à faire.
YZA
Les faiseurs de pluie
La promesse est trop forte
Pour les âmes étriquées
Ils ont ouvert cette porte
Du couloir du passé
Les faiseurs de pluie
Guérissent votre ennui
Mais nous plongent dans la nuit
Tellement de promesses
De changement, d’ailleurs
Meilleurs
Face à tant de détresse
D’impuissance face au sort
Comme mort
Comme si l’on pouvait nager
Dans leur courant
Comme si on pouvait se noyer
Le cœur content
N’attendez, n’attendez rien
Plus rien d’eux
Créez, chantez et dansez
Soyez heureux
Les faiseurs de pluie
N’ont rien à donner
Pas d’étoiles dans la nuit…
Au fond des cœurs qu’il faut chercher
YZA
Les gens dorment
Au fond du conforme
Les gens crient
De jour comme de nuit
Les gens courent
Parfois par amour
Les gens comprennent
Qu’on est à la peine
Les gens pensent
Que grèves et pétitions
Suffisent à faire leurs opinions.
Les gens ont du pouvoir pourtant
L’argent passe entre leur main
Du soir au matin
Le peuple a ce pouvoir
Qu’il ignore
Le pouvoir financier
Le pouvoir qui finance les états…
YZA
Ligne de vie
Pas besoin de tendre la main
Pour acheter ce qu’il faut
Pour garder le pouvoir…
Pas besoin d’attendre demain
Pour trouver la mort et sa faux
Pour prendre le pouvoir
Mais pour tout le reste
Je vous prie de voir le geste
De celui qui
Veut prolonger la ligne de vie…
Pour l’humanité souffrante
Pour l’humanité errante
Pour le S.A.V. de la guerre
Pour ceux qui souffrent l’enfer
Pour tout ce reste
Il y a le charity-business
Et je vous prie de voir le geste
De celui qui
Veut prolonger la ligne de vie….
Parole comme une consolation
Parole de séduction
Parole de dérision
Parole d’humour
Comme un bouclier à la déraison
Parole pour rassurer
Parole pour assurer
Parole propre de l’homme
Mais loin d’être propre
Pour lui
Parole que l’on ne dit plus
De peur du regard de l’autre
Parole étouffée dans des machines
Mais qui ne vous apportent pas
La bonne parole
Rupture sur un texto
Comble de la lâcheté
On prend on consomme on jette
Tout n’est que paroles
Tout n’a de sens que dans l’instant
Tout se vit au présent
Pas de projet pas de plan
Juste la jouissance de la société de consommation
Qui fait des cons sans sommations
YZA
Pourquoi ?
Le monde a pris des rides
Des parapluies et des cannes
Il s’est voilé la face
Pourquoi ?
Le monde triche avec ses illusions
Ses jolis mensonges
Et ne supporte pas
Ses quatre vérités
Pourquoi ?
On paye la note
Des hôtels du passé
Où l’air est confiné
Aux trous de serrures rouillés
Pourquoi ?
La parole est si facile
Pour mentir minimiser
Edulcorer Euphoriser
Dans l’euphémisme
Pourquoi ?
Pour ne plus entendre les cris
De malaise, de tristesse, de désespérance.
On se noie dans le virtuel
Des écrans et des religions….
Et on consomme
Sans sommation…
Pour vivre survivre …à l’hiver…
YZA
OAS & SOS
Ils avaient écrit sur les murs
OAS assassins
Et la méditerranée bleue
Du sang devenait violet
Et ceux d’ici boucs émissaires
De toutes les misères
Des faits divers
Faut-il que l’histoire se répète
SOS assassins
A cause de ces bouchers
Descendants d’ « hachichins »…
La peur donne des lettres de noblesse
Aux bravaches des anciennes bassesses
OAS assassins
SOS hachichins
La mort à l’arme blanche
La mort a larmes blanches
Mais blonds à la peau blanche
Et bruns à la peau mate
Echec et mat
Il n’y a rien à y gagner
La peur est une vieille araignée
Elle dévore son amant
Comme la guerre les enfants…
YZA
Ta sainteté est celle
Du « vieux de la montagne »
Sa folie t’accompagne
Tu as compris pourtant
Tu n’es plus un enfant
Les vierges du paradis
Toi, tu les prends ici !
Ton dieu est un fasciste
Destructeur mortifère
Son paradis l’enfer
Tu veux changer le monde
Par le pouvoir du feu
Tu t’es brulé les yeux
Vu tomber trop de bombes…
Tu te veux la part belle
Ta sainteté est celle
Du « vieux de la montagne »
Sa folie t’accompagne…
YZA
Le Vieux de la Montagne (Chaykh al-Jabal[1]) est l'appellation commune donnée par les Francs au grand-maître de la secte des Assassins, Hassan ibn al-Sabbah, réfugié dans sa forteresse au sommet du piton rocheux d'Alamut.
Par la suite, ce surnom fut donné à divers chefs ismaéliens (Nizârites) successeurs de Hassan ibn al-Sabbah, en Syrie notamment[2], par exemple Rachid ad-Din Sinan.
Les enfants du silence
Dansent
Dans le napalm
Et leurs visages pâles
S’empalent
A l’indifférence.
YZA
Alep
Où sont les oliviers
Où sont les lauriers
Il n’y a pas d’éternité
Il n’y a pas de gloire
Quand tombent
Les bombes.
YZA
La part du vent
Dans la folie des hommes
La part du feu
Dans leur quête d’amour
La part de l’eau
Dans le baptême des corps
La part de l’Ange
Dans le meurtre avéré
La part du sang
Dans l’espace recraché
La part de l’ogre
Dans la curée des dieux
La part de l’ombre
Dans le silence enfin…
YZA
Jonglage
Jongler, jonglage
Avec les pourcentages
Des chiffres du chômage
Jonglage, jongler
Balancer et lisser
Les rentes des rentiers…
Jongler jonglage
Le mensonge n’a pas d’âge
Il est de bon usage…
Jonglage, jongler
Avec nos vérités
Prisonnières des rentabilités…
Arrêtées, incarcérées…
Jongler jonglage
Avec tant d’avantages
Le jonglage
N’a pas d’âge…
YZA
A QUAND LE SOLEIL…
Le monde tremble
Le monde flambe
Les bombes tombent
La terre souffre
Nos mentalités sentent le soufre…
A quand le soleil, à quand le soleil
La lumière dans nos cœurs
La fin de toutes les peurs….
La terre est belle
Elle nous appelle
A l’aimer
A faire la Paix
A danser sur elle
A laisser tomber les armes
A oublier les larmes….
A quand le soleil, à quand le soleil
La lumière dans nos cœurs
La fin de toutes les peurs…
Notre sang est rouge
Dans ce monde où tout bouge
Quel que soit ta couleur de peau
Chacun veut sa part de la chance
Que l’on espère à sa naissance…
A quand le soleil, à quand le soleil
La lumière dans nos cœurs
La fin de toutes les peurs… !
YZA
Dieu est dans le cœur des peuples en marche
Mais le monde regarde ailleurs
Du côté des peurs
Pour vendre des antidépresseurs
Du côté des larmes
Pour vendre des armes.
Dieu est dans le cœur d’un peuple en marche
Celui de l’Ukraine
Qui marchent pour la Paix
Comme leurs ancêtres en 1918 et 19.
Qui dit et informe sur les tentatives de vrais changements humains ?
Quand tout est fait pour que les peuples restent à la surface des choses
Et zappent l’actualité pour aller voir ailleurs et prendre du plaisir
Pour éviter de surcharger les « mules » que nous sommes
A forces de multiplications des taches dans nos quotidiens.
Qui parle vraiment du cœur des peuples ?
YZA
Danse sur la fin d’un monde
Pour cette fleur qui surgit
De la lave refroidie
Pour cet enfant qui te sourit
Après la mort d’un ami
Pour cet espoir de vie
Sur les ruines et sur l’ennui
Danse sur la fin d’un monde…
Pour la vie qui recommence
Qui te donne une autre chance
A la fin d’une romance
Le temps vrille dans l’espace
Dans ce vent cherche ta place
N’attend pas que ta vie passe
Danse sur la fin d’un monde…
YZA