Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 juin 2013 7 30 /06 /juin /2013 20:31

ECHO DE CH’NORD

Poézine gratuit et aléatoire

Trimestriel N°67

Eté 2013

Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits

Yvette Vasseur. 9, rue de la Gaieté 59420 Mouvaux

  E-mail : yvette.vasseur@orange.fr      http://yzarts.over-blog.com

Pour participer: envoyer quelques textes inédits (20 lignes max.)

+ 4 enveloppes timbrées pour les expéditions, ou adresse e-mail.

 

 

6 juin 2013

Ami entends-tu ?...

« Les trois singes »

Se prendre pour des hommes

Et jamais

Ne rien voir

Ni entendre

Ni dire

Si ce n’est qu’en mensonge

Pour mieux dessiner les songes

De leur société parfaite…

 

Ami entends-tu ?...

Le bruit des « écrases-merdes »

Des nostalgiques

Du national-socialisme

Et de sa pure race d’enfoirés

Allergiques à la liberté…

 

Ami entends-tu ?

Des mitrailleuses les cris

Les hurlements

Et la pluie de sang

Sur les plages de Normandie…

 

C’était aussi un 6 juin

Dites-moi qu’ils ne sont pas morts pour rien…

 

YVETTE VASSEUR

 

 

 

 

 

 

 

Humble repère de soie

Ruée vers l’or maudit

Engloutir d’autres parts de cake

Et ne plus jamais renaître.

Humilité de soi

Retour à la vie d’avant

Les brumes spatiales gobent les ombres

Et la soie.

Walter Rhulman

 

LE MONDE CRAQUE

 

Le monde craque ainsi que banquise au printemps

Emportant brusquement, de maelströms étranges,

Les grands pans lézardés d’un bonheur sans mélange.

Les bulldozers se font les complices du temps

 

Pour nous spolier des lieux où nous fûmes enfants,

Où nous avons aimé celle qui fut un ange.

C’est la neuve saison et notre monde change

Et nous laisse pantois dans l’inconnu béant

 

Créant de nouveaux dieux dépourvus de légendes

Auxquels nous croyons moins, pareils à des jouets

Incapables d’aider à percer les secrets

 

Du monde mystérieux que nulle propagande,

Nulles complications, chéries des techniciens,

Ne peuvent rendre moins hostile au faible humain.

 

Paul Bensoussan 

 

Fragilité d’adolescent

 

Elle s’est doucement hissée

Sur la pointe des pieds

Pour pouvoir arriver

A ses rêves esquissés

 

Comme c’’était alors trop haut

Elle a mis un escabeau

Puis elle a tendu bien loin

Son corps et  encore sa main

 

Elle avait beau s’étirer

Tous ses espoirs s’enfuyaient

Au moindre petit mouvement

Tels des volutes dans le vent

 

Alors dans un moment fou

Elle a mis autour du cou

Une corde qu’elle a tissée

De  tous ses rêvés caressés.

 

8 Juin 2012

Michelle Hourani

 

 

 

 

Sans toi

 

J’ai peur de moi, j’ai peur de toi

J’ai peur de vivre sans toi

J’ai peur que tu vives sans moi

J’ai peur de mourir sans toi

J’ai peur que tu meures sans moi.

J’ai peur et je pleure sans toi

J’ai peur et je meurs sans toi

J’ai peur, je pleure et je meurs

Sans toi.

MIKAËL ADAM

 

Pour un monde sans armes.

 

 

C’était la der des ders ! Massacres de déments !

Elle a tué le père et ouvert la blessure,

Sur les pires horreurs, prononcé la censure.

Planqué les embusqués, fait pleurer les mamans

 

Une guerre succède à celle qui finit.

Pour protéger marchés, finance et industrie,

On étale drapeau, liberté et patrie…

On lance les soldats, le Pape les bénit…

 

Les charniers sont remplis. On y jette au hasard

Les jeunes corps éteints, boucles brunes ou blondes…

Que d’esprits immolés, rares trésors des mondes…

En avons-nous perdus des Prévert, des Mozart !

 

 

Il a toujours vingt ans, devant l’éternité,

Lui, qui tombe au combat dans les blés qu’il falune !

Sépulcres par milliers, blêmissants sous la lune !

Infini de la mort ! Champ clos d’atrocité !

 

Il faut changer le sort de ces peuples en pleurs !

Déclarons donc la paix à l’univers en larmes !

Amour, fleurs et chansons, dans un monde sans armes !

Pourquoi tant d’orphelins, de morts et de douleurs ?

 

Mathilde Filloz

 

Je suis ?

 

Je suis la cabale d’eau de mornes désossés

Je suis l’appeau d’un clair de lune au regard déchiré

Je suis le varech des marées nauséeuses de foutre éjaculé

Je suis un mot de silence aplanit au regard du temps compresseur

Je suis le bec vaurien maudissant la traitresse vulve des heures

Je suis le chancre taché du remords des choses non dites

Je suis une pustule d’écaille de mots quand l’homme lanterne sur son silence

Je suis cette rognure d’espoir que cherche l’ombre du soir quand toute chose se fond dans l’inconscient du savoir de la fragilité de l’être

Je suis une griffe de sourire sur le pesant du regard d’un charognard babillard

Je suis un tunnel de lumière déjanté par la honte d’avoir été un serpent cracheur de souvenir.

Je suis…

Je n’en sais rien.

Je n’en sais rien !!!

Rien qu’une virgule sur le i du temps

Parole bercée comme parole d’acier

Crachée au visage d’innocence ?

Regard blessé,

Grand sexe dressé des mots d’amour avortés sur le granit du souvenir,

Mots pétroglyphes des sacrifices offerts au sexe triomphant de l’hibiscus.

L’osmose du temps et du néant s’épanouit sur le pistil des nénuphars de pics arides d’espoir où se desquame la peau velours de l’amour des opuntias.

Brûlures d’épines sur les eaux trophée d’égoïsme qu’un martellement d’étoile efface au crépuscule.

Je suis…

Je n’en sais rien.

Peut-être un grain de pollen sur le souffle du vent ?

JEAN CHRISTOPHE VERTHEIL

 

 

 

 

- IL Y A… LONGTEMPS -

 

Il y a… longtemps

Je rêvais de guitares gitanes

Et de batteries blues

D’orgues orgasmiques

Et de pianos paniques

De saxos fanatiques

Et de voix vérolées

 

Il y a… longtemps

Je rêvais de femmes fantastiques

Aux seins symphoniques

Au sexe satanique

Au corps d'amour tectonique

Aux allures parfois androgynes

Jamais à la fidélité biblique

 

Il y a… longtemps

Je rêvais d'exister pour exciter

Ma vie pour la risquer

Sur le fil du rasoir

Équilibre du désespoir

Alcoolique et noir

Naufrage cacophonique

 

Il y a… longtemps

Que je ne rêve plus de rien

Inutile et sans destin

Fou comme je me sens bien

Face à la page lieu

Où j'incruste mes yeux

Pour une histoire harmonique

 

Gilbert MARQUES

 

JE RESTERAIS QUAND MEME

Si on me fait plier

Sous le poids de leur joug

Exigeant la génuflexion

Des esclaves

Je ne céderais pas

Je jure

A leur désir fou

Même si comme un chien enragé

On m’entrave

 

En moi

L’essence de la Liberté

Ferment germe éclos

Devient la plus belle des fleurs

En moi

Le sang chaud des purs sangs arabes

Chante bouillonne dans mes veines

Mes artères et mon cœur

 

Qui êtes-vous pour asservir

Mon âme si fière

Je suis ce que vous êtes

Corps, âme, esprit et nerfs

Pourquoi, devrais-je soumise

Servir de siège

A vos idées chimériques

Au poids de liège

 

Courrez toujours

Ma foi est inébranlable

Ma décision de fer

Je veux vivre

Survivre ne m’intéresse Pas

FATIMA LAZRY

 

Le Rêve et le Réel

Rien ne se passe jamais comme on voudrait ! Sans cesse, la vie se

Plaît à faire des pieds-de-nez. Seul l'ordre des jours est invariable

Dans ce temps qui nous dépasse. La fin des chansons passe avant

Leurs débuts. Minuit à la place de midi !

Quand on est petit, cela contrarie fort. En grandissant, on se

Détache de plus en plus des faits et des événements quotidiens.

C'est comme si on se barricadait à l'intérieur de soi-même pour

Laisser les années sur le seuil ! C'est rare que nous soyons satisfaits

Pleinement par tout ce qui arrive tous les jours. Les choses se

Déroulent comme les rivières que l'on ne peut scinder en

Morceaux. De la veille au lendemain, pas de cassures ;

D’arrêts prolongés ; de pauses qui nous permettraient de

Répondre à tant de mystères jamais élucidés !

Dans les rêves on peut connaître la réalisation la plus proche de

Nos désirs et projets les plus divers. Mais la réalité bafoue

L’onirisme

Ainsi va le monde !

Merci pour vos messages !!!

Je vous envoie ce texte en échange !

Amitiés et bisous,

Brigitte NEULAS BERMON


L’ERMITE

Je ne brandirai pas

L’outrance des feuillages

Ni ne dévoilerai

Les friches désertées

Qui me servent de repaire.

 

Le ciel seul sera témoin

De l’âge de mes reins

De l’anse de mes peines

 

Et mes silences meubleront

Où  j’écouterai grandir

Les biches de mes bois ;

 

J’aurai pour seules  compagnes

Les nuits ensorcelées

De mes rêves éteints

 

Et des aurores scellées

Aux commencements du monde

 

André Campos Rodriguez

 

 

 

Partager cet article
Repost0
3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 19:44

Ecrits de mon grenier

Nouvelles

Yvette Vasseur

Une fillette se sauvant des nazis, partage en partie la vie des loups ; Un enfant sorti de l’autisme par le savoir d’u chaman mongol ; Les jeux de cartes qui contribuent à des rapports harmonieux au sein des familles et par le bien mental que font ces parties, à renforcer la combativité de l’organisme lorsqu’il est attaqué par le cancer ; Un enfant cancéreux qu’il faut aider à mourir, c’est-à-dire à vivre jusqu’à la mort ; Une maison qui, par les rêves qu’elle communique à sa nouvelle propriétaire, parle de la souffrance, qu’il faut apaiser, de ses précédents occupants ; Une jeune femme qui disparaît lors d’un convoyage de voitures douteux ; Le lien presque tangible avec un être que constitue un livre dédicacé ; Quelques objets portés par la mer comme réconfortants messages de l’au-delà envoyés par un ami regretté ; Des corps humains par la technique de la plastination, transformés en statues dans un musée ; Les erreurs de notre société actuelle et leurs conséquences terribles analysées, dans l’avenir, par la civilisation d’Oméga…

Les récits d’Yvette Vasseur paraissent souvent effleurer le fantastique. Il s’avère pourtant que ce fantastique est souvent bien du réel. Ainsi le récit « l’enfant cheval »- l’enfant autiste- est un condensé d’un…témoignage. Yvette Vasseur est simplement de ses écrivains qui ne s’arrêtent pas à la part la plus explicable du monde, mais qui explore aussi celle qui est mystérieuse, hors de portée de la science actuelle.

Une grande sensibilité et une attention à ce qui, dans l’existence, est essentiel, a déterminé l’écriture des récits de ECRITS DE MON GRENIER. Le lecteur ne peut qu’être touché de ce qu’ils portent tout à la fois de douleur et de réconfortant espoir. L’originalité et la diversité des thèmes ajoutent un surcroit de plaisir.

Enfin, la sensibilité d’Yvette VASSEUR se concrétisant très fréquemment en solidarité avec  les malades  et tous ceux qui souffrent dans notre société, les bénéfices faits sur cet ouvrage sont reversés à la ligue contre le cancer. Se le procurant, le lecteur ne se fait pas que plaisir. Il participe aussi à une action généreuse.

ECRITS DE MON GRENIER. Nouvelles d’Yvette Vasseur, réalisé par la Plume édition à compte d’auteur, avec une très belle couverture d’une peinture de l’auteur – 74 pages – 6,30 euros ; chez Yvette Vasseur 9 rue de la gaieté 59420 Mouvaux,  France

 

BEATRICE GAUDY

 

 

Partager cet article
Repost0
14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 19:40

ECHO DE CH’NORD

Poézine gratuit et aléatoire

 N°61 spécial poésie d’Amérique du Sud

Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits

Yvette Vasseur. 9, rue de la Gaieté 59420 Mouvaux

  E-mail : yvette.vasseur@orange.fr      http://yzarts.over-blog.com

Pour participer: envoyer quelques textes inédits (20 lignes max.)

+ 4 enveloppes timbrées pour les expéditions, ou adresse e-mail.

Extraits  « Poésie de lutte, de souffrance et d’espoir » par Yvan Avena (Goiânia 2010)

 

ARGENTINE

Réponses

La poésie est-elle une arme chargée de futur

Ou le futur une arme chargée de poésie ?

 

Rimbaud

Qui voyait loin

Qui a bu toutes les épines de la rose

Qui a deviné tous les secrets du rêve

Eut l’intuition d’un futur chargé de poésie

Et il écrivit une lettre qui présentait l’infini

Rimbaud pouvait délirer jusqu’aux ultimes vérités

Il exprimait la réalité comme un citron

La lucidité ne lui faisait pas de paix

Et il ne serait pas surpris de voir Ernesto Cardenal

Synchronisant le futur et la poésie

La rébellion du peuple est une arme chargée de poésie

Et le poète charge les armes du futur

C'est-à-dire

Le futur est une arme de poésie.

Juan José Fanego

 

Les marchands de sang

Dans un monde créé par les marchands

Et dirigé par eux

L’orbite des idées des philosophes et les moralistes

Trouve toujours sa place dans l’orbite du ventre des marchands

Les sermons du curé étaient dirigés sur mesure, pour eux

Les ouvriers, les inventeurs, les prostitués, les érudits

Suaient pour eux

La politique, les bateaux, les rotatives, les messages, la philanthropie

Se mouvaient par eux et pour eux

Et le vent formaient les vagues, labourait la terre

Mais les marchands avaient rempli le monde d’armes

Parce que les armes étaient alors la meilleure marchandise.

Voici pourquoi les machines de guerres

Devaient être baptisées à la guerre

Et leurs maîtres devaient défendre à mort leur tirelire

Leurs dividendes futurs, leur morale à deux visages

Leur mot de jubilation céleste

Et le génie de cannibales, presque atteint

Celui qui donna aux démiurges des mains humaines

Et un destin plus lugubre que la fièvre des marécages

Il se mit toujours plus expert, au service des marchands.

 

Luis Franco

 

BRESIL

Marche

Je viens de la patrie des tourments

Je viens d’une époque de crimes

Je viens des blessures que la nuit

Laboura dans la chair des hommes.

 

Je ne demanderai pas à la cour

De pardonner mes bourreaux

Pour le cri de rébellion

Arraché à mon sang

Par le rêve

Par les armes

Par la marche de mon peuple

Contre un mur !

 

Comme se dénoue la céréale du sillon

Je lève mon corps de blé

Du corps étendu de Oricilio Marins

Semence de furie et d’espoir

Saignant dans les rues insurgées de Minas

 

Je libère mon chant d’oiseau

De l’impossible voix des morts :

Lumière accessible dans les instants de trêve

Pour la mémoire enterrée du peuple.

 

Pedro Tierra

CHILI

Manifesto

 

Mesdames, messieurs

Ceci est notre dernier mot

-notre premier et dernier mot-

Les poètes descendirent de l’Olympe

 

Pour nos ancêtres

La poésie fut un objet de luxe

Mais pour nous

C’est un article de première nécessité :

Nous ne pouvons pas vivre sans poésie.

A la différence de nos ancêtres

Et je le dis respectueusement

Nous soutenons

Que le poète n’est pas un alchimiste

Le poète est un homme comme les autres

Un maçon qui construit un mur :

Un constructeur de portes et fenêtres

 

Nous, nous communiquons

Dans le langage du quotidien

Nous ne croyons pas aux signes cabalistiques

 

Puis nous affirmons :

Le poète est là pour que l’arbre ne pousse pas tordu.

 

Niconar Parra

Extraits de « Poésie féminine du Rio de la plata »

 par Yvan Avena(Goiânia 2011)

 

ARGENTINE


 

 

Eva

 

Florida, tunnel de fleurs pourries

Et la  masse des pauvres est restée

sans mère

En pleurant entre les réverbères

aux crêpes de deuil.

En pleurant dénudés, pour toujours, seuls.

 

Sombres mâles aux cravates noires

Souffrant de rancune par décret

Et l’institution, par la radio de l’état,

Qui fit durer Dieu pendant un mois ou deux.

 

 

Buenos Aires de brouillard et de silence

Le quartier  Nord derrière les volets

Passait commande, à Paris, de rayons de soleil.

La queue interminable pour regarder

Et ceux  qui maudissaient préventivement

Afin que toutes les « têtes noires » n’apportent pas

La reconnaissance à cette quelconque femme.

 

Maria Elena Walsh

 

 

 

 

Je m’orne de solitude tous les jours

 

La rage est un rire monnayable et les cathédrales

M’envahissent souvent

Pendant que la misère construit minutieusement son cancer

En toute conscience je mesure mon pouls sur les antennes

Qui s’emparent de mes ailes

Et j’enquête les chemins à l’heure où les oiseaux

Sont délogés des terrasses polies et impeccables

Je n’ai plus de lieu de rencontres

Et je meurs de soif quand la solitude est une annonce

De colibris et de pêches

 

 

 

 

 

 

 

Mais la faim

Est un chien vagabond dans mon ventre

Et elle s’installe dans des millions de bouches.

Il faut cacher

La force qui porte mes jambes vers un monde de chemises et de pétales

Mais, fatalement, je recommence à pleureur sur les tables de bars,

Fatalement.

 

Anadela Arzon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis un clou

 

Je suis un clou aigri

Il y a longtemps que je suis cloué

 

Je suis triste sur le mur

Car personne ne me voit

 

On ne m’a jamais rien accroché

Tous m’ont oublié

 

Eh toi, accroche-moi quelque chose

Je pourrai ainsi croire en moi

 

Accroche un pétale, un petit bateau

La photo de ton chaton

 

Une sucette, une sandale

Ne serait-ce qu’une ficelle

 

Par pitié, je te prie

De me trouver un ami.

Partager cet article
Repost0
28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 17:40

Salut

Salut à l’angle mort

Au vaisseau des fantômes

 

Aux assassinés de ma génération

Qui sont resté assassinés

 

A Holger Meins

Qui doit lui aussi resté enterré

 

On perd la mémoire dans les cohortes en fuite

L’exil par exemple comme bon placement littéraire

Mais dans ce vertige inutile

Les angles morts font fureur

 

Il y a des morts plus victorieux

Que bien des sceptres en pamoison

 

Maintenant je dois m’arrêter

Car un tel poème n’aurait pas de fin.

 

Gérard  Lemaire

A Cathleen

 

Mon amour

Je suis sorti sous la pluie

J’ai porté ta casquette

Ton écharpe et tes gants

C’est tout ce que je pouvais faire

Pour me rapprocher de toi physiquement

Quant à l’esprit ce n’était pas difficile

Il y avait si longtemps

Qu’ensemble nous nourrissions

 Une seule étincelle,

Un seul élan

Une seule énergie

Je t’ai attendu sous la pluie

Pour finir le chemin

Et tu es venue tout de suite

Et bra s dessus bras dessous

Sur le trottoir mouillé

Nous avons remonté lentement

L’avenue

Jusqu’au cœur de la ville.

 

 

Pierre Vella Jacquin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 17:38

Folie

 

Lorsque la folie résonne en moi

Dans l e tintamarre sourd de l’oubli

 

Il semble que j’enfante

Un espace dément

Où un tyran glacial

Viole mes désirs

Dans un combat à armes inégales

Où moi

Armé de tes baisers

Je hisse chancelant

L’étendard valeureux de ta féminité.

 

Bruno Morello

Ville fantôme

Comme un grand bateau frêle

Flottant dans le brouillard

La cité s’amoncelle

En blocs blancs et hagards

 

C’est la ville docile

Aux fenêtres fixant

De leurs yeux immobiles

Le bitume glissant

 

Mènent-ils quelque part

Ces trottoirs qui se suivent

Et portent jusqu’au soir

Des ombres fugitives ?

 

Tout un monde pressé

Se croise et se côtoie

Comme si pourchassé

Il était une proie

 

Puis soudain s’agglutine

Croyant à quelque fête

Devant une vitrine

Miroir aux alouettes

 

Est-ce le cri blessé

D’un oiseau ou le vent

Aux toitures cassées

Des usines hurlant ?

 

Car la brise n’est plus

Qu’un refrain métallique

Et l’écho continue

D’un monde mécanique

 

C’est la loi de la ville

Où naviguent les hommes

Dans l’océan hostile

D’un univers fantôme.

 

Marie-andrée Balbastre

Partager cet article
Repost0
28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 17:34

Patineurs

 

Un garçonnet

Tout chauve

De cancer

(Pourvu, pourvu

Que la chimio te guérisse !)

Pose sur la glace

Son pénible vécu

Que ses soucis s’allègent

Jusqu’à l’allégresse

 

De noir vétu

Un homme chenu

Souplesse d’herbe

Dans ses patins

File

Tel dans  le printemps

Un pré au vent

 

Jeune femme colibri

Tourbillon de feu

En apesanteur

Vivacité ailée

Du soleil

Qui illumine

La patinoire.

Béatrice Gaudy

Fous de bassan

 

Fous, nous sommes de vivre, aspirant à l’Amour

Mais de bassan, ne sommes

Fous de n’être qu’en somme

Des mutilés ; crispés sur le désert des jours ;

Fous, perdant l’équilibre, arbres déracinés,

Tordant leurs branches mortes, au vent de l’espérance.

Fous aux cœurs calcinés,

Vivant come inutiles et par inadvertance,

Ployant sous leurs chagrins, terrassés par le mal,

Fous de n’exister pas, tournoyant dans le vide

Comme totons, noyés dans un vol infernal

Fous dont le cœur trop pur, est demeuré sans rides.

 

Eh ! bien, que direz-vous de vivre sans folie,

Trouvant une harmonie

Dicant l’Amour n’est pas encor, dans ce bas monde.

Pourtant la joie éclate en nos âmes profondes.

 

Voilà le vrai départ

Vers le grand large

Vers la vivante mer

Et non plus vers les gouffres

Le visage s’est ramassé en point unique

Il n’est plus poussière de mimosa

Un souffle le focalise

Il est l’identité de son âme.

 

Christine Darnis-Gravelle

Patineurs

 

Un garçonnet

Tout chauve

De cancer

(Pourvu, pourvu

Que la chimio te guérisse !)

Pose sur la glace

Son pénible vécu

Que ses soucis s’allègent

Jusqu’à l’allégresse

 

De noir vétu

Un homme chenu

Souplesse d’herbe

Dans ses patins

File

Tel dans  le printemps

Un pré au vent

 

Jeune femme colibri

Tourbillon de feu

En apesanteur

Vivacité ailée

Du soleil

Qui illumine

La patinoire.

Béatrice Gaudy

Fous de bassan

 

Fous, nous sommes de vivre, aspirant à l’Amour

Mais de bassan, ne sommes

Fous de n’être qu’en somme

Des mutilés ; crispés sur le désert des jours ;

Fous, perdant l’équilibre, arbres déracinés,

Tordant leurs branches mortes, au vent de l’espérance.

Fous aux cœurs calcinés,

Vivant come inutiles et par inadvertance,

Ployant sous leurs chagrins, terrassés par le mal,

Fous de n’exister pas, tournoyant dans le vide

Comme totons, noyés dans un vol infernal

Fous dont le cœur trop pur, est demeuré sans rides.

 

Eh ! bien, que direz-vous de vivre sans folie,

Trouvant une harmonie

Dicant l’Amour n’est pas encor, dans ce bas monde.

Pourtant la joie éclate en nos âmes profondes.

 

Voilà le vrai départ

Vers le grand large

Vers la vivante mer

Et non plus vers les gouffres

Le visage s’est ramassé en point unique

Il n’est plus poussière de mimosa

Un souffle le focalise

Il est l’identité de son âme.

 

Christine Darnis-Gravelle

Patineurs

 

Un garçonnet

Tout chauve

De cancer

(Pourvu, pourvu

Que la chimio te guérisse !)

Pose sur la glace

Son pénible vécu

Que ses soucis s’allègent

Jusqu’à l’allégresse

 

De noir vétu

Un homme chenu

Souplesse d’herbe

Dans ses patins

File

Tel dans  le printemps

Un pré au vent

 

Jeune femme colibri

Tourbillon de feu

En apesanteur

Vivacité ailée

Du soleil

Qui illumine

La patinoire.

Béatrice Gaudy

Fous de bassan

 

Fous, nous sommes de vivre, aspirant à l’Amour

Mais de bassan, ne sommes

Fous de n’être qu’en somme

Des mutilés ; crispés sur le désert des jours ;

Fous, perdant l’équilibre, arbres déracinés,

Tordant leurs branches mortes, au vent de l’espérance.

Fous aux cœurs calcinés,

Vivant come inutiles et par inadvertance,

Ployant sous leurs chagrins, terrassés par le mal,

Fous de n’exister pas, tournoyant dans le vide

Comme totons, noyés dans un vol infernal

Fous dont le cœur trop pur, est demeuré sans rides.

 

Eh ! bien, que direz-vous de vivre sans folie,

Trouvant une harmonie

Dicant l’Amour n’est pas encor, dans ce bas monde.

Pourtant la joie éclate en nos âmes profondes.

 

Voilà le vrai départ

Vers le grand large

Vers la vivante mer

Et non plus vers les gouffres

Le visage s’est ramassé en point unique

Il n’est plus poussière de mimosa

Un souffle le focalise

Il est l’identité de son âme.

 

Christine Darnis-Gravelle

 

 

Partager cet article
Repost0
28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 17:31

ECHO DE CH’NORD

Poézine gratuit et aléatoire

Trimestriel N°60

Hiver 2011-2012

Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits

Yvette Vasseur. 9, rue de la Gaieté 59420 Mouvaux

  E-mail : yvette.vasseur@orange.fr      http://yzarts.over-blog.com

Pour participer: envoyer quelques textes inédits (20 lignes max.)

+ 4 enveloppes timbrées pour les expéditions, ou adresse e-mail.

 

Tendresse

Echapper au palais des glaces

Casser les miroirs déformants

Briser le sceau des secrets du passé

Balayer les injures au vent nouveau

 

Ombrer la page du Vivant

Par l’étreinte d’une pensée

Retrouver le chant du cœur

Par le pouvoir des mots !

Libre prisonnier

D’une tyrannique tendresse

Garder juste ce qu’il faut d’âme

Pour la noyer dans les yeux d’un enfant !

 

Yvette Vasseur

Parcours

Avec nos rêves

Qui se déplacent

Dans l’espace

 

Avec les saisons qui nous tentent

Se lamentent

Nous réinventent

 

Avec le temps de partir

De bannir

Ou d’être martyr

 

Avec les chemins parcourus

Toutes les distances les errances

Et la désespérance

 

Avec nos nuages

Nos rages

Et même davantage

 

Avec nos différences

Absences

Jamais l’indifférence

 

La vie nous prend nous secoue

Le miracle c’est d’être debout

 

Nos yeux pour seule lumière

L’amour pour seule prière.

Yvette Vasseur

Partager cet article
Repost0
29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 18:31

Jean Dauby

Vivait à Valenciennes

Fondateur du centre Froissart de poésie (Revues, concours, édition de recueils)

 

« Louez le nom de Yahvé ! »

Psaume 113

KILOUTOU

Louez ? Louange ou location

Mon père louait sa machine à coudre

(18 francs par mois, en 1918 !)

et se penchait sur elle avec vénération,

tanguant des pieds pour rythmer sa prière

(Douze heures par jour ; à moins que

jupitérien, il ne fit jaillir de ses doigts

L’éclair de son aiguille ;

 

Mes parents louaient leur maison,

Mesurant leur hommage

En raison inverse de l’inconfort

Et des caprices du proprio.

 

Mais de nos jours, keneloutonpas ?

La maison kiloutou vous offrira

Le marteau et le camion pour le transporter,

La reine d’Angleterre vous louera ses gardes

Pour le mariage de votre fille,

Et duc de Montluc son château                   Renaissance

-fauché qu’il est-  pour tourner un porno.

 

Et Dieu ?

Y-a longtemps que c’est fait.

Dieu soit loué !

 

(30 Mars 1992)

 

Louis Lippens

Vivait à Linselles

Directeur de la revue « Elan »

(Poétique littéraire et pacifiste)

 

MANIFESTE DE LA LIBERTE

La liberté n’existe pas

Dans un monde où l’argent est roi

Où la maladie mène au trépas

Dans un monde où sévit la faim

Où l’on gaspille le pain

Dans un monde sans travail

Où il y a trop de «boulot métro dodo »

Tiercé et loto

 

La liberté n’existe pas

Dans un monde d’homme de paille

Dans un monde mitraille

Où les hommes marchent au pas

Avec l’odeur de poudre au repas

 

La liberté renaît

Loin des casernes abandonnées

Avec leurs armes rouillées

Loin du nationalisme

Avec le mondialisme

 

La liberté renaît

Avec les Droits de l’homme appliqués

La liberté renaît

Avec la Paix

 

(in «face à la Liberté »2ème trimestre 77)

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 18:14

 

 

 

 

Bulletin de souscription :

 

Yvette VASSEUR

ECRIT DE MON GRENIER

RECUEIL DE NOUVELLES

Edité par la plume édition

ISSN : 1951-3534

 

Disponible chez l’auteur :

Yvette VASSEUR

9 rue de la gaieté

59420 MOUVAUX

 

Je  commande……. Exemplaire(s) de « Ecrit de mon grenier » ; 6,30euros X    =

 

Signature et adresse du souscripteur

 

 

 

 

Oscar et la panthère rose

 

Décidemment Berthe avait tous les courages. Cette septuagénaire, ancienne catcheuse visitait depuis quelques années les enfants au pavillon   des cancéreux de l’hôpital de sa ville. Ce jour elle rendait visite à Oscar.

 

Oscar avait une drôle de tête, aussi lisse qu’un galet, seules lui restaient quelques touffes de cheveux sur la nuque. Oscar faisait la tête, tout le monde autour de  lui  faisait une drôle de tête…Le médecin qui s’occupait de lui venait de comprendre que les opérations d’Oscar et la chimiothérapie d’Oscar n’avaient pas eu l’impact escompté. En fait le médecin savait exactement combien de temps il lui restait à vivre.

Ses parents, venus le voir la veille, pleuraient, le jeune garçon avait été bien incapable d’accepter leur désarroi, il leur avait demandé de partir. Cela les avait rendus encore plus désespérés.

Quand la catcheuse rentra dans sa chambre elle trouva l’enfant prostré et boudeur.

-         que se passe-t-il Oscar….

-         Comment, que se passe-t-il ? rétorqua-t-il, mais vous avez-vu leurs têtes, c’est moi qui suis malade ! et ce sont eux qui viennent me voir avec des têtes pas possibles !

-         Oscar comprend les, ils t’aiment, ils ont peur.

-         Et moi, crois-tu Berthe que je n’ai pas peur, j’ai compris va ! le médecin s’est planté, tout le monde se tait ! je suis malade, pas débile !

 

Il y eu dans la chambre un silence, les yeux dans les yeux la vieille dame et l’enfant de douze ans se rencontrèrent et décidèrent de cheminer ensemble.

 

-         Oscar, tu crois en Dieu ?

-         Je n’ai jamais eu beaucoup le temps d’y réfléchir, pourquoi tu me demande ça, toi ?

-         Lorsque j’étais catcheuse…

-         Tu as été catcheuse, toi ?

-         Oui j’ai été catcheuse ! Avant un combat, lorsque j’avais devant moi la tigresse du Bengale ou la lionne en colère qui avaient toutes deux remporté plus de combats que moi,  je m’isolais un moment et je parlais à Dieu.

-         Ah bon, et il te répondait ?

-         Pas toujours, mais ça me donnait de la force…

-         Au fait comment tu t’appelais toi

-         La panthère rose

-         Bien, madame « la panthère rose », où elle veut en venir….

-         Il faut que tu écrives à Dieu…

-         Pourquoi pas au Père Noël ?

-         Non, le Père Noël tu n’y crois plus

-         C’est vrai, et puis toutes ces choses qu’il nous ramène, ça ne m’amène pas plus d’amour de mes parents que de chance face à la maladie…

-         Peut-être pas, mais Noël, c’est quand même une formidable occasion de prouver aux autres qu’on pense à eux, et puis qui pense à remercier le Père Noël ?

-         Tu as gagné, à Noël on ne pense pas à remercier, ça doit être frustrant pour le Père Noël….Et toi tu me demandes d’écrire à Dieu

-         Oui, parce qu’il saura t’écouter si tu lui raconte chacune de tes journée comme si tu avais vécu dix ans…

-         Au fait, toi, tu sais combien il m’en reste à vivre…

-         Oui

-         Combien ?

-         Dix !

-         Dix !

-         Oui dix…

 

Après un silence, il la regarda dans les yeux à nouveau :

-         Tu te rends compte, dans dix jours j’aurais cent  ans de plus !

-         Tout vu !

-         Ouais !

 

 

 LA SUITE DANS LA LIVRE

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 18:03

Yvette VASSEUR

 

La quarantaine

 

Quand j’avais vingt ans j’avais lu la vie d’un moine tibétain, médecin et très féru de spiritualité, formé à la connaissance de ses croyances et de sa médecine dès l’âge de sept ans comme nos enfants vont à l’école laïque ou catholique pour apprendre toutes les matières que l’on y enseigne. La différence est que cet enfant là a eu droit à un précepteur qui l’a suivi tout au long de son initiation….

Pourquoi je pense à cela aujourd’hui ? Parce que je suis une occidentale élevée et éduquée à l’école laïque ! C’est vrai qu’en même temps que l’école laïque j’ai fait aussi quatre ans de catéchisme. J’ai eu tendance à l’oublier, comme beaucoup de gosses d’ouvriers. A l’époque, on allait à l’église par tradition. la religion était encore bien au cœur du système, les curés en soutanes et les religieuse avec leurs voiles circulaient dans les rues de nos villes, ils étaient nombreux et s’occupaient des hospices de vieillards, des orphelinats et occupaient une place prépondérante dans le système hospitalier où beaucoup d’ordres religieux s’occupaient des malades… Quand j’avais des bronchites l’hiver, dans les années cinquante, c’est une bonne sœur en Solex qui venait me piquer les fesses.

Ceci pour vous dire que la religion, même cent  quatre vingt ans après la révolution française,

était resté bien ancrée dans les mœurs…Mais la télévision est venue remplacer les prie-Dieu jusque dans les maisons de retraites.

 

Mon ra port à la spiritualité aujourd’hui est la somme de toutes les connaissances que j’ai pu acquérir dans mon existence, « les poètes ont leur propre spiritualité »avait affirmé un des poètes d’Unimuse à Tournai.

 

N’empêche qu’aujourd’hui il y a une chose qui me rattrape et n’est ce pas la vérité, en tout cas « la réalité » qu’une chose qui existe même quand on y croit plus ou qu’on a oublié d’y penser. Le problème est toujours de pouvoir apporter une quelconque preuve parce qu’en matière de croyance tout reste souvent suggestif et le ressenti est une chose personnelle….

 

La quarantaine, c’est le temps qu’un malade contagieux passe loin des autres, c’est ce que subit au sens figuré quelqu’un que les autres veulent écarter d’un groupe social, mais c’est aussi le temps qu’une femme met pour se remettre de son accouchement et retrouver un cycle normal. Dans la religion catholique le carême dure quarante jours et le temps entre Pâques et la Pentecôte est aussi de quarante jours…Chez les tibétains, c’est aussi le temps que l’âme des morts met pour quitter définitivement sa vie terrestre. Et le moine de mon livre de jeune fille a « vu » son « gourou » pour la dernière fois quarante jours après son décès.

 

Lorsque j’étais enfant ma mère m’avait beaucoup parlé d’une bague de famille qui, pour elle, avait remplacé sa bague de fiançailles. Elle avait fait monter en bague, avec dessus une aigue marine bleutée, l’alliance de sa mère décédée alors qu’elle avait vingt et un ans. Elle m’avait toujours dit que cette bague me reviendrait après son décès.

Maman était très méfiante pour s’être fait cambrioler plusieurs fois. Quand elle du se faire hospitaliser à la fin de sa vie, elle n’emporta aucun bijoux sur elle. Elle rangeait, par conséquent, les choses dans des endroits assez peu soupçonnables.

 Je me suis fait du chagrin de ne pas retrouver cette bague, mon père aussi se posait beaucoup de question, puisqu’avec la bague il y avait l’alliance de maman. Les gens que maman fréquentait, n’étaient pas cupide. Ça lui était arrivé de leur donner des bijoux par amitié comme font les vielles dames qui ne sortent plus, mais c’était des bijoux fantaisie.

Ce fut quarantaine jours après le décès de maman, pas un de plus ni de moins, que papa me téléphona qu’il venait me voir pour m’apporter la bague et l’alliance de maman. Cela ne m’avait pas sauté aux yeux, mais c’est en recomptant les jours que j’en eu la révélation…

Elle avait planqué ses bijoux dans une boite de crème Nivéa vide !

 

Quand, quelques années plus tard, j’appris le décès d’un de mes plus vieux amis, cela me rendit tellement malade que je ne pu assister à l’enterrement. Il se fit à cinq cent kilomètres de chez mois. Quand vint l’époque des congés de son neveu, je  décidais d’aller dans le village natal de mon ami car quelqu’un de sa famille pouvait m’y accueillir. J’étais prête à partir quand Jean Paul me téléphona : il y avait un nouveau deuil dans sa famille. Sa belle mère était décédée. Je me souvenais de cette femme qui, comme sa fille Maryse, était très belle.

Je me suis mise à rêver : mon ami Georges qui était prêtre et avait était frustrée de compagnie féminine toute sa vie, serait au cimetière, comme, peut-être dans l’au-delà, prêt à accueillir cette jolie personne…. C’est assez coquin comme pensée, mais on a les pensées qu’on peut. N’empêche que c’était quarante jours après son décès. !

 

Le temps a passé et voilà que cet automne mon beau frère a disparu. Nous avons été, mon mari et moi, ces deux dernières années très proches de ce « petit frère » de trois ans le cadet de mon époux et se fut un choc d’apprendre que quelqu’un que l’on aime et que l’on croyait sorti d’affaire ne s’en tirait quand même pas.

Je pense à lui tout les jours et aux bons moments passés ensemble dans sa région d’adoption : la Haute –Savoie. Mais ce fut le week-end dernier qu’un rêve à moitié éveillé vint marquer mon endormissement. Gégé me parlait en même temps que des images me parvenaient :

-         « je ne me suis rendu compte de rien »

et l’image fut celle d’une élévation à la verticale de dessus une route cernée de montagnes couvertes  de sapins (comme il en existe à Cluses là où il est décédé.)

 Puis plusieurs images « sépias » que je n’appréhendais guère, d’intérieur de maison pendant que la voix me disais :

- « j’ai même revu mon père. »

Puis ce furent des images de brumes bleues marines puis noires constellées de points de lumière….

-         « Ne vous inquiétez pas pour moi, je suis parti brouter les étoiles »

Les images s’estompèrent et je finis par trouver le sommeil, mais je ne peux  pas oublier ce rêve. Je crois qu’il n’est pas prêt d’être oubliable.

 

Au matin, j’ai compté les jours depuis son décès, ça faisait pile quarante jours.

Peut-être y a-t-il des « retours de décès » comme il y a des  « retours de couches"

Yvette VASSEUR

 

Partager cet article
Repost0