ECHO DE CH’NORD
Poézine gratuit et aléatoire
Trimestriel N°67
Eté 2013
Les auteurs sont seuls responsables de leurs écrits
Yvette Vasseur. 9, rue de la Gaieté 59420 Mouvaux
E-mail : yvette.vasseur@orange.fr http://yzarts.over-blog.com
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6 juin 2013
Ami entends-tu ?...
« Les trois singes »
Se prendre pour des hommes
Et jamais
Ne rien voir
Ni entendre
Ni dire
Si ce n’est qu’en mensonge
Pour mieux dessiner les songes
De leur société parfaite…
Ami entends-tu ?...
Le bruit des « écrases-merdes »
Des nostalgiques
Du national-socialisme
Et de sa pure race d’enfoirés
Allergiques à la liberté…
Ami entends-tu ?
Des mitrailleuses les cris
Les hurlements
Et la pluie de sang
Sur les plages de Normandie…
C’était aussi un 6 juin
Dites-moi qu’ils ne sont pas morts pour rien…
YVETTE VASSEUR
Humble repère de soie
Ruée vers l’or maudit
Engloutir d’autres parts de cake
Et ne plus jamais renaître.
Humilité de soi
Retour à la vie d’avant
Les brumes spatiales gobent les ombres
Et la soie.
Walter Rhulman
Le monde craque ainsi que banquise au printemps
Emportant brusquement, de maelströms étranges,
Les grands pans lézardés d’un bonheur sans mélange.
Les bulldozers se font les complices du temps
Pour nous spolier des lieux où nous fûmes enfants,
Où nous avons aimé celle qui fut un ange.
C’est la neuve saison et notre monde change
Et nous laisse pantois dans l’inconnu béant
Créant de nouveaux dieux dépourvus de légendes
Auxquels nous croyons moins, pareils à des jouets
Incapables d’aider à percer les secrets
Du monde mystérieux que nulle propagande,
Nulles complications, chéries des techniciens,
Ne peuvent rendre moins hostile au faible humain.
Paul Bensoussan
Fragilité d’adolescent
Elle s’est doucement hissée
Sur la pointe des pieds
Pour pouvoir arriver
A ses rêves esquissés
Comme c’’était alors trop haut
Elle a mis un escabeau
Puis elle a tendu bien loin
Son corps et encore sa main
Elle avait beau s’étirer
Tous ses espoirs s’enfuyaient
Au moindre petit mouvement
Tels des volutes dans le vent
Alors dans un moment fou
Elle a mis autour du cou
Une corde qu’elle a tissée
De tous ses rêvés caressés.
8 Juin 2012
Michelle Hourani
Sans toi
J’ai peur de moi, j’ai peur de toi
J’ai peur de vivre sans toi
J’ai peur que tu vives sans moi
J’ai peur de mourir sans toi
J’ai peur que tu meures sans moi.
J’ai peur et je pleure sans toi
J’ai peur et je meurs sans toi
J’ai peur, je pleure et je meurs
Sans toi.
MIKAËL ADAM
Pour un monde sans armes.
C’était la der des ders ! Massacres de déments !
Elle a tué le père et ouvert la blessure,
Sur les pires horreurs, prononcé la censure.
Planqué les embusqués, fait pleurer les mamans
Une guerre succède à celle qui finit.
Pour protéger marchés, finance et industrie,
On étale drapeau, liberté et patrie…
On lance les soldats, le Pape les bénit…
Les charniers sont remplis. On y jette au hasard
Les jeunes corps éteints, boucles brunes ou blondes…
Que d’esprits immolés, rares trésors des mondes…
En avons-nous perdus des Prévert, des Mozart !
Il a toujours vingt ans, devant l’éternité,
Lui, qui tombe au combat dans les blés qu’il falune !
Sépulcres par milliers, blêmissants sous la lune !
Infini de la mort ! Champ clos d’atrocité !
Il faut changer le sort de ces peuples en pleurs !
Déclarons donc la paix à l’univers en larmes !
Amour, fleurs et chansons, dans un monde sans armes !
Pourquoi tant d’orphelins, de morts et de douleurs ?
Mathilde Filloz
Je suis ?
Je suis la cabale d’eau de mornes désossés
Je suis l’appeau d’un clair de lune au regard déchiré
Je suis le varech des marées nauséeuses de foutre éjaculé
Je suis un mot de silence aplanit au regard du temps compresseur
Je suis le bec vaurien maudissant la traitresse vulve des heures
Je suis le chancre taché du remords des choses non dites
Je suis une pustule d’écaille de mots quand l’homme lanterne sur son silence
Je suis cette rognure d’espoir que cherche l’ombre du soir quand toute chose se fond dans l’inconscient du savoir de la fragilité de l’être
Je suis une griffe de sourire sur le pesant du regard d’un charognard babillard
Je suis un tunnel de lumière déjanté par la honte d’avoir été un serpent cracheur de souvenir.
Je suis…
Je n’en sais rien.
Je n’en sais rien !!!
Rien qu’une virgule sur le i du temps
Parole bercée comme parole d’acier
Crachée au visage d’innocence ?
Regard blessé,
Grand sexe dressé des mots d’amour avortés sur le granit du souvenir,
Mots pétroglyphes des sacrifices offerts au sexe triomphant de l’hibiscus.
L’osmose du temps et du néant s’épanouit sur le pistil des nénuphars de pics arides d’espoir où se desquame la peau velours de l’amour des opuntias.
Brûlures d’épines sur les eaux trophée d’égoïsme qu’un martellement d’étoile efface au crépuscule.
Je suis…
Je n’en sais rien.
Peut-être un grain de pollen sur le souffle du vent ?
JEAN CHRISTOPHE VERTHEIL
- IL Y A… LONGTEMPS -
Il y a… longtemps
Je rêvais de guitares gitanes
Et de batteries blues
D’orgues orgasmiques
Et de pianos paniques
De saxos fanatiques
Et de voix vérolées
Il y a… longtemps
Je rêvais de femmes fantastiques
Aux seins symphoniques
Au sexe satanique
Au corps d'amour tectonique
Aux allures parfois androgynes
Jamais à la fidélité biblique
Il y a… longtemps
Je rêvais d'exister pour exciter
Ma vie pour la risquer
Sur le fil du rasoir
Équilibre du désespoir
Alcoolique et noir
Naufrage cacophonique
Il y a… longtemps
Que je ne rêve plus de rien
Inutile et sans destin
Fou comme je me sens bien
Face à la page lieu
Où j'incruste mes yeux
Pour une histoire harmonique
Gilbert MARQUES
JE RESTERAIS QUAND MEME
Si on me fait plier
Sous le poids de leur joug
Exigeant la génuflexion
Des esclaves
Je ne céderais pas
Je jure
A leur désir fou
Même si comme un chien enragé
On m’entrave
En moi
L’essence de la Liberté
Ferment germe éclos
Devient la plus belle des fleurs
En moi
Le sang chaud des purs sangs arabes
Chante bouillonne dans mes veines
Mes artères et mon cœur
Qui êtes-vous pour asservir
Mon âme si fière
Je suis ce que vous êtes
Corps, âme, esprit et nerfs
Pourquoi, devrais-je soumise
Servir de siège
A vos idées chimériques
Au poids de liège
Courrez toujours
Ma foi est inébranlable
Ma décision de fer
Je veux vivre
Survivre ne m’intéresse Pas
FATIMA LAZRY
Le Rêve et le Réel
Rien ne se passe jamais comme on voudrait ! Sans cesse, la vie se
Plaît à faire des pieds-de-nez. Seul l'ordre des jours est invariable
Dans ce temps qui nous dépasse. La fin des chansons passe avant
Leurs débuts. Minuit à la place de midi !
Quand on est petit, cela contrarie fort. En grandissant, on se
Détache de plus en plus des faits et des événements quotidiens.
C'est comme si on se barricadait à l'intérieur de soi-même pour
Laisser les années sur le seuil ! C'est rare que nous soyons satisfaits
Pleinement par tout ce qui arrive tous les jours. Les choses se
Déroulent comme les rivières que l'on ne peut scinder en
Morceaux. De la veille au lendemain, pas de cassures ;
D’arrêts prolongés ; de pauses qui nous permettraient de
Répondre à tant de mystères jamais élucidés !
Dans les rêves on peut connaître la réalisation la plus proche de
Nos désirs et projets les plus divers. Mais la réalité bafoue
L’onirisme
Ainsi va le monde !
Merci pour vos messages !!!
Je vous envoie ce texte en échange !
Amitiés et bisous,
Brigitte NEULAS BERMON
L’ERMITE
Je ne brandirai pas
L’outrance des feuillages
Ni ne dévoilerai
Les friches désertées
Qui me servent de repaire.
Le ciel seul sera témoin
De l’âge de mes reins
De l’anse de mes peines
Et mes silences meubleront
Où j’écouterai grandir
Les biches de mes bois ;
J’aurai pour seules compagnes
Les nuits ensorcelées
De mes rêves éteints
Et des aurores scellées
Aux commencements du monde
André Campos Rodriguez