Il était une fois une civilisation si parfaite dans son fonctionnement qu’elle dépassait toutes les autres tant en sagesse qu’en technologie. Elle avait atteint l’apogée de ce que l’organisation sociale peut faire de bon pour l’homme sans peur de l’autre. Les hommes avaient enfin abolis la guerre, la cupidité, trouvé entre eux l’harmonie et l’entraide.
Ce monde parfait tant rêvé par tous dans le passé semblait enfin réalisé…
Un dôme recouvrait cette si belle culture. Il y régnait toujours une température douce, exempte de virus et de pollens, l’air y était filtré, l’eau y était protégée, préservée. La nature apportait ce que l’homme avait besoin en nourriture, tout était fait pour son équilibre. Plus personne n’était malade, plus personne ne cherchait querelle à autrui, tout semblait être fait pour que ce monde soit paradisiaque.
Cependant nous étions vraiment à une grave période de l’humanité. Si Oméga était si parfaite, c’est que le monde autour ne l’était pas du tout. Oméga était protégé par sa puissance, créée pour l’éternité, avec tous les moyens les plus sophistiqués pour cela, réunis dans le but de survivre au chaos.
La surpopulation humaine sur terre avait amené leur perte : grandes épidémies, manque d’eau, pollution, disparition de la faune sauvage, créant des déséquilibres irrémédiables sur la planète ne laissant à sa surface que des espèces domestiques, des espèces nourricières et des espèces dégénérées par la consanguinité ou vivants dans des laboratoires de survie des zoos.
Les hommes, à force de jouer les apprentis sorciers, avaient tellement créés d’espèces hybrides et clonées, tant au niveau végétal qu’animal, qu’ils avaient perturbés les résistances des différents organismes vivant sur cette planète. Leurs dégénérescences avaient apporté des virus contre lesquels les hommes ne trouvaient pas de vaccins, les organismes étant trop complexes. Les apprentis sorciers montraient leurs limites et la faille, la brèche dans leur belle avancée technologique avait créé le chaos.
Oméga était l’univers qu’ils avaient réussi à préservé. Nous étions en l’an trois mil après la naissance de l’homme qui avait donné sa vie pour que cesse les sacrifices humains et animaliers aux dieux, pour que les hommes deviennent plus fraternels.
Oméga était le sanctuaire de l’humanité, fait pour l’éternité. Pourtant une course contre la montre était enclenchée. Les humains sans avoir subit directement le clonage ou les croisements pour améliorer l’espèce étaient en train de subir une dégénérescence due à l’atrophie de leurs organes vitaux tant au niveau moteur qu’au niveau sensoriels.
En mille ans, et après avoir subit l’obésité due à l’abondance, ils avaient dû se priver d’eau, la planète se réchauffait, seule les civilisations les plus sophistiquées et les plus, riches étaient capable d’assumer le coût de la désalinisation de l’eau de mer. La nourriture génétiquement modifié avait été à l’origine de la dégradation du système immunitaire aggravant des maladies comme le sida.
Donc, en mille ans, les humains d’Oméga étaient les survivants qui avaient appris à surmonter tous les défauts, tous les pièges de la cupidité humaine et des dérives du libéralisme avancé et cupide ayant pour seul projet la consommation pour tous.
Les survivants d’Oméga étaient unis, fraternels, intelligents, au-delà de tout, ayant de par leur présence au sein même de cette dernière communauté humaine acquis des pouvoirs spirituels et technologiques inimaginables mille ans plus tôt.
Le problème de ses habitants était leur longévité, leurs atrophies physiques ne leur permettaient pas de vivre au-delà de trente cinq ou quarante ans. Ils avaient une vue qui ne leur permettait pas de voir loin et portaient des verres de contacts en permanence. A force de vivre assis et en ville, ils avaient les muscles atrophiés et cela les rendait très vite handicapés moteurs. Ils ne se déplaçaient plus qu’en fauteuil roulant et en voiture dès l’âge de trente ans.
Oméga pouvait se réjouir de sa suprématie technologique et spirituelle mais souffrait de la perte de ce qui faisait le fondement même de sa vérité physiologique et cherchait comment survivre.
Être positif afin de ne pas perdre l’espoir.
Afin d’entretenir sa connaissance, elle inventa un ordinateur qui serait la mémoire de l’humanité et il fut créé afin de survivre à leur propre disparition éventuelle.
Il avait emmagasiné tout le savoir, toutes les croyances toutes les traditions et les langages, toutes les données connues et préservées sur la terre et les civilisations.
Ce fut la création du muséum-ordinateur. Mais bien plus qu’un musée, cet ordinateur avait atteint le pouvoir suprême.
Ce pouvoir, seuls les enfants étaient capables de l’assumer. Ils s’appelaient les archéotaunotes. Ils voyageaient dans le temps.
De par leur état physique en devenir et non encore endommagé, les voyages dans le temps leur étaient permis. Ils avaient le pouvoir par la pensée, la spiritualité et la transmission de pensée de changer les choses dans l’époque visitée.
Leur mission : transmettre leur pouvoir à tout être réceptif et selon les circonstances, mais ne pas rester dans l’époque, cela créerait une distorsion temporelle néfaste aux enfants engagés dans cette quête.
Ils avaient besoin aussi de revenir pour se reproduire et apporter des connaissances à l’ordinateur-muséum et à leurs aînés.
C’est ainsi qu’au travers les siècles et les civilisations humaines nous avons toujours regardé vers le ciel à la recherche d’une vérité cosmique d’un mieux être d’au-delà de la mort d’au-delà de la terre…Et si c’était juste un au-delà du temps ?
Chapitre 2
Mébaël savait qu’il était temps pour lui de gagner le droit de voyager dans le temps, quinze ans, la moitié de sa vie. Comme tous les garçons d’Oméga il avait la carrure fluette le corps longiligne la bouche petite, le nez droit et les yeux fendus vers le haut. L’absence de pilosité rendait plus facile le port les combinaisons d’archéotonaute afin de voyager dans le passé.
Sa taille fluette, son un mètre soixante dix, obtenus par une longue sélection génétique, garantissaient que ce jeune homme serait un bon géniteur dans six ans lorsque sa propre croissance serait terminée. Alors commencerait pour lui la lente perte de certains de ses atomes qui hélas ne seraient plus apte à se régénérer, depuis que la planète ne disposait plus des ressources qui furent les siennes pendant des millénaires.
La préoccupation des « adultes » d’Oméga était de chercher des solutions à leurs problèmes en voyageant dans le temps. Ils savaient qu’ils étaient les derniers hommes.
En compensation des prélèvements qu’ils faisaient sur les organismes vivants, minéraux, végétaux et animaux les Omégatiens avaient le pouvoir de bonifier les vies de ceux qu’ils estimaient être des « bonshommes ». De par leur transcendance invisible ils pouvaient donner un « coup de pouce » au destin afin d’améliorer le sort des humains du passé. Cette communication avec le « Ciel » donna le génie de quelques grands hommes qui devinrent précurseurs en matière de technologie et de science.
Les omégatiens étaient devenus des êtres supérieurs possédants toutes les techniques inimaginable et toutes les sciences y compris les sciences dites occultes telle que la transmission de pensée. Ainsi parfois l’humanité évoluait vers son destin meilleur en ignorant qu’elle le devait à sa dernière civilisation.
Mébaêl pris les commandes de son spatiolabe, ce sarcophage lui permettait de dormir et d’explorer son inconscient, de le diriger dans le temps et l’espace. Les courants qui s’établissaient autour de lui étaient de sa propre puissance, ajoutée à celle de tout son clan : ses congénères qui alliaient leur puissance mentale pour que l’élu du jour réussisse son initiation
Le clan de Mébaël était chargé de faire avançait la science à travers le temps ainsi il inspirait les chercheurs de toutes les époques, réunis en écoles ou individuellement.
Ils s’étaient indignés de l’hermétisme irrationnel des religions stoïques qui ne donnaient aucune liberté dans la voix de la découverte du corps et de son fonctionnement afin de ne pas perdre autant de vie humaines par ignorance.
Eux qui savaient ne pas pouvoir résoudre leur survie à long terme mettaient toutes leurs forces mentales à aider les hommes du passé à être meilleur, plus fraternel. Ils vivaient en clan et aimaient que les hommes soient guidés par l’intelligence et la fraternité. Leur spiritualité s’unissait donc à ceux qui avaient pour étique de défendre la vie sur terre.
Ils savaient trop à quel point le mal était toujours pret à servir d’appât aux hommes sur toutes ses formes. Ils savaient que ce mal ensevelirait la planète terre sous un manteau d’immondices qui stériliserait la terre et les océans faisant disparaître petit à petit toutes les espèces sauvages et vivantes au nom de la production industrielle sensée améliorer le sort des hommes à cause de leur nombre croissant.
Ils savaient que c’était un faux calcul, la terre était faite pour nourrir douze milliard d’humains à condition de savoir gérer convenablement ses ressources. Ce n’était pas souvent le cas sur la terre. Trop souvent un petit groupe d’hommes décidait de la gestion de la survie de beaucoup d’autres et pendant que certains souffraient d’obésité, d’autres mourraient de faim, pour des raisons politiques et économiques déterminées en fonction des équilibres financiers et non des équilibres humains et des ressources naturelles.
Mébaël faisait brillait son sarcophage, signe qu’il était près au voyage temporel, la puissance de son cerveau utilisée au maximum de ses possibilités, grâce à des techniques de respirations et de concentration tenants compte de toutes les croyances accumulées par l’humanité et éprouvées par la science. Ainsi il savait à quel époque et à quelle personne sa pensée allait s’adresser. La plus part du temps les siens s’adressaient aux hommes pendant leur sommeil. Ainsi l’inconscient était plus réceptif et les Omégatiens ne devaient pas lutter avec le côté fonctionnel et cartésien du cerveau en état de veille.
Ainsi ils avaient la puissance de laisser dans le cerveau qui se réveille un message subliminal. Il le prévenait, lui révélait des choses pour lesquelles il avait des blocages et l’ aidait ainsi à résoudre jour après jour les problèmes. Aussi à aller plus loin dans la recherche spirituelle et scientifique, par la détente et la concentration qui pouvait en suivre.
Mébaêl fut promu dans la classe des « être de lumière ». Il avait réussi son passage. Transcendant les rêves de léonard de Vinci. Il lui avait suggéré d’écrire à l’envers tous les détails des machines de guerre que lui commanditaient les généraux de son pays. Léonard était « habité » par l’esprit du bien et « pacifiste », par conséquent il donnait des plans sur lesquels bon nombre de parties n’étaient réalisables qu’à condition de comprendre que toute écriture inversée correspondait à des partis de machines aux plans inversés. Ainsi il concevait des machines de guerre utilisables que par des gens suffisamment intelligents pour comprendre cette « inversion »… et ils n’étaient pas légion.
L’adolescent revient à sa vie de veille consciente et verticale, en passant par les cinq phases du sommeil. Il se réveilla en se souvenant de son « contact » avec les félicitations et la bonne humeur de ces compagnons de clan.
Chapitre 3
Oméga essayait, autant que possible, de recycler toutes ses ressources naturelles.
il lui fallait se nourrir se vêtir et protéger la structure de son dôme de vie créer pour protéger cette civilisation de « survivants » des rayons cosmiques devenus brûlants par la dégradation de la couche d’ozone.
Il lui fallait protéger ses bases des tempêtes et des tsunamis fréquents qui avaient submergé la planète détruisant les humains et peu à peu leur stabilité de vie dans des régions perpétuellement inondées.
Durant les siècles précédents, les gouvernements n’avaient plus le temps, ni de reconstruire, ni de faire des digues, ni de reloger les populations dans d’autres régions plus sécurisées.
La surface habitable devint de plus en plus restreinte. La surpopulation des zones plus sécurisantes entraîna des élevages intensifs qui propagèrent des virus de plus en plus incontrôlables. Il fallu gérer aussi, ceux que certains pays belliqueux risquaient de propager auprès de leur ennemis, pour anéantir leur mode de vie et vouloir imposer le leur.
Il fallait donc, à la dernière civilisation humaine, des ressources, qu’elle allait chercher « matériellement » dans le temps. Car toutes tentatives de sortir des bulles protectrices de leur méga citée aseptisée étaient vouées à une mort assez rapide.
La structure des vaisseaux de voyages inter-temporel avait le pouvoir de se dématérialiser et se matérialiser, en peu de temps, grâce à des molécules défragmentées, exportables au travers de l’espace-temps et restructurées de manières programmées.
Ainsi, les expéditions étaient préparées avec le plus grands soin. Il n’était pas question de déranger les humains de l’époque visitée, ni de perdre l’un des siens. Il fallait, éventuellement, faire « rêver » les habitants des époques visitées, mais ne pas se mêler directement de leur vie, sous peine de ne pouvoir revenir pour accomplir sa mission et de mourir anéanti dans un monde dont il ne pouvait gérer la dangerosité.
L’équipe de Ganaël se chargea, lors d’une belle nuit de juillet du vingtième siècle, de rechercher de l’uranium dans des carrières abandonnées du limousin. Il leur en fallait peu, juste suffisamment pour éclairer et maintenir leurs réserves souterraines de vivres.
Il y eu cette nuit là quelques fusées de feu d’artifice qui prirent des trajectoires inhabituelles, en prenant de drôles de couleurs sans éclater nulle part. Les gendarmes dirent que cette nui là avait due être trop arrosée…
Chapitre 4
« Oméga » repairait les faux pas des hommes du passé, mais elle ne pouvait que retarder l’inéluctable. Elle essayait de réorienter les hommes, mais sa puissance était parfois insuffisante à influencer le passé à long terme. Les hommes disposent d’un libre arbitre qui ne peut se contrôler de l’extérieur. Ils subissent aussi les influences de l’inconscient collectif, relatif à leur époque. Les manipulations médiatiques entraînent parfois des hystéries positives mais aussi des génocides affreux.
En fin de compte, ses actions positives faisaient avancer le monde, au mieux du bien qu’elle voulait répandre sur la terre, avec le plus de justesse possible. Repérant les êtres susceptibles d’avoir l’audace de faire changer les choses pour leurs contemporains. Mais, ce qui était brillant un jour, pouvait s’avérer réfuté par d’autres. Les précurseurs mouraient souvent sans pouvoir jouir de leurs découvertes, du fruit de leurs œuvres. Oméga leur gardait une place de choix dans la mémoire collective de son clan.
Son enseignement à la nouvelle génération se fondait sur l’analyse de ce que tous les esprits positifs avaient pu apporter à l’humanité. Ainsi, elle désirait sauvegarder l’espèce humaine en lui donnant le plus de puissance possible. Elle essayait d’annihiler au mieux, tout esprit de cupidité, de compétitivité accrue, de jalousie, d’égocentrisme destructeur.
Cette dernière communauté humaine avait en commun, avec les premières communautés humaines, ses lois et ses défis, elle partageait tout, de manière la plus équitable possible, comme les moines, comme les fourmis.
Chapitre 5
Les enfants d’Oméga voulaient reconquérir la terre, c’était leur rêve le plus intime, le plus puissant. Ils savaient que, peut-être, tout n’était pas perdu, ils voulaient cultiver l’espoir. Il est profondément inscrit dans les gènes de l’humanité cet esprit de conquête qui apporte l’espoir. Ils savaient que d’autres communautés existaient peut-être dans l’univers.
Les humains avaient voulu conquérir Mars, chercher des matières premières précieuses sur la lune. Mais la déchéance de la terre n’avait pas permis de garder le contact avec ses communautés. Si elles existaient toujours, elles avaient dû acquérir une autonomie semblable à la leur.
C’est pour cette raison qu’ils se tournaient surtout vers le passé, malgré cette grande frustration de ne pouvoir communiquer au-delà de l’espace, par faute de moyen. Ils étaient réduit au rationnel, avec un potentiel intellectuel mystique, susceptible de déplacer les montagnes, mais seulement tourné vers le but de retarder l’inéluctable.
Un groupe de jeune de vingt ans à peine, construisit son psychisme de manière dissidente.
Il entreprit de visiter, mentalement, l’univers géographique de son époque. Prouesse d’autant plus risquée qu’elle ne pouvait aboutir qu’à une vision apocalyptique de la terre. Telle que les générations passées l’avait laissée, polluée. Sans aucun équilibre de vie susceptible de pouvoir subvenir aux besoins humains de manière équilibrée et saine.
Le désastre était total, l’eau de mer avait tout envahit, le pôle nord n’existait plus, le pôle sud avait fondu, révélant des terre arides et désolées,à cause de leur latitudes impropres à une vie végétale réellement exploitable pour un groupe humain, habitué à manger ne serait-ce qu’une fois par jour. Les animaux, eux aussi, avaient disparus, l’écosystème et l’afflux d’ozone avait rendu difficile leur existence, la banquise ayant disparue.
Personne n’avait exploré ses terres, depuis les derniers explorateurs qui y avaient laissé leur santé. Ils ne pouvaient plus trouver l’exacte carte de ses terres, aux paramètres changeant constamment, les moyens et les risques techniques devenant trop grands.
Cependant Mébaêl, dans son désir de vouloir servir son clan au-delà du contact avec le passé, trouva, sur le continent perdu, là où autrefois se réunissaient les manchots empereurs pour leur grande reproduction d’hiver, les vestiges d’une civilisation insoupçonnée.
Bien antérieure à toutes celles connues en des temps dits modernes. Cette civilisation n’avait pas connu de guerre durant mille ans et avait connu les déplacements dans l’espace.
Elle avait vu arriver le froid sur son continent, était partie à la conquête d’autres terres.
Cette civilisation s’installa peu à peu au travers de l’Amérique du Sud, influença sa culture et ses échanges commerciaux. Elle venait du ciel et faisait rêver les hommes d’y retourner, ne serait-ce qu’après leur mort.
Elle avait gagné toute la terre, elle qui fut la première sur un continent perdu sous les glaces. Elle amena avec elle les légendes des dragons d’un monde qui garda longtemps sa préhistoire. Cette civilisation a fait rêver l’humanité depuis la nuit des temps. L’océan éponyme ou presque lui a permis son exode vers le Nord de la terre.
L’Atlantide se révéla dans le cerveau hyper-concentré du jeune homme.
Chapitre 6
Il fallu toute la réflexion des sages et des jeunes du clan, pour se persuader qu’il fallait que l’humanité retourne à sa source. tout y serait à refaire.
Cette terre vierge, depuis tellement de millénaires, pouvait à nouveau apporter l’espoir, à ceux qui auraient le courage d’y reconstruire le monde.
La carte pu se redéfinir. La température était devenue douce, alors que partout ailleurs elle était torride, sur ce qu’il restait de terre et insupportable dans les eaux devenue stériles.
Il y eu de grands débats : quel air respirer ? que cultiver ? comment survivre en dehors de notre dôme ??
Alors, la grande révolution d’Oméga commença, elle explora le sol de l’Atlantide. Elle retrouva les preuves de ce que Mébaël avançait. Elle alla prendre des mesures de l’air, de la température, de la composition de la terre. Elle y trouva des vestiges d’une civilisation somptueuse et complexe qui ne connaissait pas la guerre. C’est pour cette raison que l’Atlantide avait pu conquérir le monde, par les échanges commerciaux et la spiritualité.
Cette civilisation qui fut le terreau des civilisations, alors, redevint celle qui offrit l’espoir aux derniers des humains.
Oméga avait trouvé son territoire sur la planète terre.
A la veille de la ST Nicolas, l’atmosphère se teintait de mystère.
Grand-père nous contait la légende du saint homme,
Disait qu’il viendrait de nuit nous visiter.
Il posait sur la table de la salle à manger, un plat de carottes ; le lendemain, les légumes avaient disparu… maman nous disait de chercher le jouet qu’il avait échangé contre la nourriture pour son âne.
C’est ainsi que me furent offerts une poupée aux longues tresses brunes, endormie dans son berceau et, une autre année, un petit piano peint de laque bleue et mon premier illustré de Martine qui fait du théâtre.
10. La bicyclette
Les rares jours où il ne travaillait pas, mon père venait me chercher à la porte de l’école,
Il me soulevait de terre pour me poser sur le cadre de sa bicyclette bleue. Mes petites mains accrochées au milieu du guidon.
Il sifflotait et roulait doucement sur la chaussée pavée, nous traversions la partie boisée du chemin, le long du chemin de fer, où passaient, suivies d’une écharpe de fumée blanche, les locomotives à vapeur à destination de la Belgique.
Parfois des lièvres cavalaient devant nous, les oreilles allongées sur le dos beige foncé, ils grimpaient les talus, disparaissaient dans le fourrés.
C’est dans ce bois que, quelque temps plus tard, je bravais les orties, à grand coups de sabre de bois pour aller cueillir, au beau milieu, des roses pour la fêtes de Maman.
Ceux du hameau appelaient « carrières » tous les chemins
qui s’en allaient à travers champs depuis la chaussée principale.
Carrières de terre noire et poussiéreuse,
Jonchées de silex beiges et jaunes comme des œufs d’oiseaux brisés.
Mannes pour nos frondes de gosses chahuteurs.
Projectiles redoutables, ils atteignaient parfois la tête de ceux trop lents à se cacher.
Le sang rouge et poisseux collait les cheveux,
Mouillait les mouchoirs à carreaux, tandis que s’élevaient
Les cris de rage et de douleur des malchanceux.
Maman
Pour sortir le dimanche, ma mère agrémentait son bouffant de cheveux noirs de crans brillantinés, elle plaçait des peignes sur les côtés pour soulever les mèches trop longues, elle poudrait son visage pour le mâtifier,
Coloriait ses joues et ses lèvres aux teintes des cerises, entre griottes et bigarreaux. Tout cet apparat rendait à l’évidence
La lumière pétillante de ses prunelles myosotis et de ses longs cils noirs.
Grand-mère
Ma grand-mère paternelle vivait au fond d’une courée à Lille
La fenêtre du rez-de-chaussée se cachait derrière les géraniums
Rose pimpant et rouge brique.
Dans l’unique pièce où elle vivait,
Tout avait pris une teinte passée, couleur sépia,
Comme la grande photo du défunt mari,
Dans l’ovale du cadre, en uniforme de dragon de la guerre 14-18,
Ou celui de la petite fille perdue en bas-âge.
Les gâteaux secs aussi accusaient le temps passé dans la boite.
Seule, la voix de grand-mère chantant le grand air de « madame Butterfly » ou le « pays du sourire » avait gardé le cristal et la fraîcheur de ses jeunes années…
Noël
Pour Noël, ma mère posait un « petit Jésus » de plâtre rose entre son père de brun vêtu et sa mère couverte de voile bleu ciel.
Nous petit déjeunions de chocolat chaud fondu doucement dans le lait et de la traditionnelle « coquille » de Noël, brioche à deux têtes, avec un petit trou au milieu du ventre pour simuler le nombril.
Ce pain gâteau avait un goût de paradis, à nul autre pareil, bien loin de l’insipide et blême hostie symbolique et tristounette de nos messes dominicales ponctuées de bâillements causés par des estomacs creux.